La prévalence de l'anaphylaxie est en constante augmentation et beaucoup plus courante qu'on ne le croit.
Les allergies alimentaires ont été multipliées par deux au cours des dix dernières années. Elles seraient responsables de 30 % de réactions anaphylactiques sévères et le nombre d'enfants hospitalisés a été multiplié par sept. Plus de 17 millions de personnes en Europe, dont 3,5 % en France, souffrent de ce type d'allergies de façon chronique. Interrogés par l'ifop, 76 % des Français ont admis ne pas savoir précisément ce qu'était un choc anaphylactique. Même si certaines allergies ou intolérances sont fortement médiatisées (gluten, lactose, pollens…), le grand public a tendance à banaliser l'allergie dans son ensemble, et 53 % des patients à risque et leurs proches déclarent que la façon dont les médias parlent des allergies ne leur permet pas d'en mesurer le danger.
L'anaphylaxie est une réaction allergique violente et imprévisible à un aliment, à des piqûres d'hyménoptères (guêpe abeille, frelon), à certains médicaments et au latex. C'est une urgence vitale : un arrêt cardiaque ou respiratoire survient en quelques minutes, il peut être fatal. Une reconnaissance rapide des symptômes est primordiale pour sauver des vies. Il y a suspicion d'anaphylaxie si, dans les instants suivant le contact avec l'allergène potentiel, apparaissent des rougeurs de la peau, une urticaire généralisée, un œdème de la gorge et/ou de la bouche, des difficultés à respirer ou à déglutir, des nausées ou des vomissements. Après un premier épisode d'anaphylaxie, les personnes à risque doivent consulter un spécialiste en allergologie afin d'identifier le ou les allergènes en cause. Le patient devra ensuite, et tout au long de sa vie, éviter à tout moment le contact avec ces allergènes. Il est fondamental que lui et ses proches reçoivent une éducation thérapeutique personnalisée pour apprendre à reconnaître les symptômes d'alarme et à gérer l'urgence dans les meilleurs délais.
Un traitement auto-injectable en urgence
Une injection d'adrénaline intramusculaire est le seul traitement efficace, quel que soit l'allergène ou la condition de la personne touchée. Les patients à risque doivent avoir systématiquement et en permanence à portée de main deux auto-injecteurs d'adrénaline (une seconde injection est parfois nécessaire). La prescription de ces dispositifs doit s'accompagner d'une formation à l'utilisation du stylo.
Malgré les recommandations, les pratiques médicales restent inadaptées. La gravité de la réaction est sous-diagnostiquée et l'adrénaline est sous-utilisée par méconnaissance de son maniement ou par crainte de la piqûre ou des effets secondaires. Les explications du pharmacien sont importantes lors de la délivrance. L'enquête Ifop montre que seulement 19 % des patients à risque connaissent le traitement, seulement 18 % se sont vus prescrire un auto-injecteur, 36 % n'ont pas été formés à son utilisation, et 42 % ne l'utilisent pas toujours quand il faudrait. La trousse d'urgence est encore trop souvent oubliée dans la vie quotidienne et lors des déplacements (85 % des cas).
Les enfants souffrant de réactions allergiques sévères d'origine alimentaire sont un sujet de préoccupation majeure car 20 % d'entre elles se produisent à l'école. Plus de deux écoles sur trois accueillent un enfant à risque. Or, selon l'Association française pour la prévention des allergies (Afpra), leur formation sur les procédures de traitement en urgence est insuffisante. En France, Meda a mené de fin juillet à septembre 2016, une campagne de sensibilisation grand public en partenariat avec l'Afpra.
D'après une conférence du Laboratoire Meda.
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