Avant 35 ans, elle n'avait jamais été sportive, et trouvait même que mettre une paire de baskets était une perte de temps. À 44 ans, neuf ans plus tard, Cécile Demarquet, pharmacienne à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), est championne de France de course à pied, sur le 24 heures. Elle entre donc en Équipe de France, en vue des Mondiaux 2019 en Autriche.
Elle s'était fixée de parcourir au moins 192 kilomètres, car à son premier 24 heures, elle en avait parcouru 191. Elle a couru en fait 206 km, à la moyenne de 8 km/h, avec 1 heure et 20 minutes de coupure, après un malaise.
« La course a été un défi que je me suis donné au départ. La pharmacie ne tournait pas, ma vie personnelle non plus. » Alors elle a opté pour le sport, pour une hygiène de vie au quotidien, jusqu'à en faire une habitude. Elle est adepte des protéines végétales, des plantes, des huiles essentielles, ce qui lui permet de « retourner aux sources de son métier » de pharmacienne. Quand un(e) patient(e) lui demande un produit pour maigrir, elle est plus tentée de l'inciter à chausser des baskets. « On est censé vendre de la santé, affirme-t-elle, pas du téléachat. »
Entraînement, y compris les jours de garde
« Courir 24 heures demande beaucoup d'entraînement, poursuit Cécile Demarquet, tout est dans le mental. Des phases d'euphorie se succèdent avec des phases de déprime. » Le 24 heures se court sur un anneau de 1 kilomètre, « un avantage car on voit son camp de base toutes les 5 minutes ». La course démarre doucement, à 10,5 km/h, pour finir vers 8 km/h. « On apprend bien à courir très vite, mais c'est très difficile de courir lentement. Le jour J, tout est dans la tête. »
Avant une grande épreuve, comme ces championnats de France remportés en octobre dernier, Cécile Demarquet court tous les jours, surtout les deux mois et demi avant l'épreuve. Les séances peuvent durer 3 à 4 heures, mais avec une moyenne de 1 h 30 par jour. Y compris les jours de garde : un vélo d'appartement trône dans le studio attenant à l'officine.
Objectif : les Mondiaux 2019
La consœur dort peu, 4 à 5 heures par nuit, mais va à la piscine le midi, rejoint son officine, ou la quitte, en courant, souvent avec son mari, mais lui est à vélo, en VTT. « Il faut rester au top jusqu'aux Mondiaux de 2019 ! »
Cécile Demarquet est aussi entraîneur de sport à son club, le Jogging Club Montignynois. « Montigny me met en lumière, et c'est un peu un sacrifice pour mes proches, que je délaisse. Mais je suis la compétitrice du club, et les gens sont contents pour moi. » Cela ne l'empêche pas d'avoir plein d'amis, d'être passionnée par la musique, de jouer du violon et de la guitare, de pratiquer des travaux manuels. « Mais je ne regarde pas la télé ! »
Son prochain projet, ou son défi, sera de parcourir un Iron man avec son père, triathlète de 68 ans. « Il a toujours été un sportif, mais là on ne jette pas un défi sportif, plutôt un truc papa-fille. La culture sportive reste très vivante dans le Nord, parce que c'est un lieu de rencontre entre les gens. J'ai fait la course des chicons (nom populaire de l'endive dans le Nord), on était quinze sous une pluie battante. La performance rend heureux, mais j'arrêterai de courir quand je n'y trouverai plus de plaisir. »
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