Le rapport sur la stratégie nationale concernant les perturbateurs endocriniens* vient d'être rendu public. Il souligne l'action pertinente de la France mais critique celle de l'Europe.
Très attendu, le rapport commence par féliciter la France pour les actions mises en place concernant les perturbateurs endocriniens, tout en soulignant les limites rencontrées. En effet, les rapporteurs estiment que la stratégie nationale pour les perturbateurs endocriniens adoptée en 2014 est « pertinente » mais « les moyens ne sont pas à la hauteur des enjeux et des coûts pour la santé », alors même qu'ils constatent une « forte baisse des soutiens financiers » à la recherche scientifique depuis 2014. Recherche qui est d'autant plus importante, note le rapport, que le lien de cause à effet « reste souvent difficile à établir » et que le comportement des perturbateurs endocriniens rend inopérante une analyse toxicologique classique liée aux seuils de nocivité : « l'effet peut être plus fort à faible dose qu'à forte dose ». Les auteurs remarquent par ailleurs que les objectifs d'évaluation fixés ont été partiellement tenus : l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a bien évalué cinq substances par an, mais pas l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui devaient évaluer trois substances par an dans les cosmétiques.
Les ministres de la Santé et de la Transition écologique et solidaire, Agnès Buzyn et Nicolas Hulot, ont salué ce rapport, se félicitant des résultats globalement positifs même s'ils doivent encore s'améliorer. Le gouvernement espère adopter une nouvelle « stratégie nationale » d'ici à la fin de l'été 2018. En revanche, le rapport regrette des « carences de l'échelon européen » en la matière et s'interroge sur la crédibilité de l'action communautaire. Une critique qui repose certainement sur les échecs successifs pour parvenir, au bout de trois ans de tergiversation, à une définition des perturbateurs endocriniens qui ne fait pas l'unanimité.
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