Depuis l’an 2000, la mortalité due au paludisme a chuté de 60 %. Mais ce succès sanitaire pourrait être ébranlé par un phénomène inquiétant : la montée des multirésistances aux traitements. On observe déjà des résistances à l’artémisine (composé de base des thérapeutiques antipaludéennes) en Asie du Sud Est. Pour le moment, le continent africain est encore épargné, mais on peut se demander jusqu’à quand.
Plus alarmant encore, des travaux menés par des chercheurs français (laboratoire de chimie de coordination, Toulouse) montrent que les parasites sont capables de développer des multirésistances, même s’ils ne sont confrontés qu’à l’artémisine. Dans leur étude, les chercheurs ont exposé in vitro des Plasmodium falciparum à la seule artémisinine, durant cinq ans. Conclusion : les parasites ont développé une résistance généralisée à la plupart des autres antipaludiques dérivés ou non de l’artémisinine, y compris aux molécules présentes dans les combinaisons thérapeutiques utilisées en zone d’endémie. Ils sont toutefois restés sensibles à l’atovaquone (un principe actif de la Malarone). « La capacité qu’ont les parasites déjà résistants aux artémisinines de développer une tolérance aux médicaments partenaires est une menace dramatique pour les combinaisons thérapeutiques », concluent les chercheurs.
Pour échapper à l’effet toxique des médicaments, les parasites ont utilisé une technique originale comparable à un endormissement (quiescence). Ils ont suspendu leur développement durant toute la durée de l’exposition aux antipaludiques. Dès qu’ils n’étaient plus soumis au traitement antipaludique, ils se sont « réveillés » et ont proliféré à nouveau. Cette nouvelle multirésistance basée sur ce phénomène de quiescence n’est pas détectable par les tests actuellement réalisés pour analyser les résistances parasitaires.
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