DANS UN AVIS sur le vaccin Gardasil et la stratégie de prévention des cancers du col de l’utérus, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande la poursuite de la vaccination contre les papillomavirus des jeunes filles âgées de 14 ans et le rattrapage jusqu’à l’âge de 23 ans chez les femmes n’ayant pas eu d’activité sexuelle ou l’ayant initiée depuis moins de un an.
Pour le Haut Conseil, l’efficacité du vaccin sur le cancer invasif du col de l’utérus « ne peut pas actuellement être démontrée, puisqu’il existe un délai moyen d’au moins 15 ans entre l’infection HPV et la survenue d’un cancer. En revanche, l’efficacité des vaccins contre les papillomavirus humains peut être évaluée de manière indirecte par la prévention des lésions cervicales de haut grade qui font suite à l’infection (si le virus n’est pas éliminé) et précèdent le stade de cancer invasif ».
Concernant les données de sécurité, « il n’existe aucun signal de pharmacovigilance dans les différents pays où le vaccin est utilisé, notamment aux États-Unis, où le vaccin Gardasil est le plus utilisé », affirme le HCSP. L’avis précise : « Les cas récemment médiatisés de possibles effets indésirables graves du vaccin incluant des maladies auto-immunes, font actuellement l’objet d’analyse et d’expertise. À ce jour, la notification de ces quelques cas ne constitue pas un signal de pharmacovigilance. »
En conséquence, le Haut Conseil souligne qu’il n’existe aucune donnée actuelle susceptible de remettre en cause l’efficacité de ces vaccins ou de suggérer un caractère potentiellement délétère du vaccin dans certaines catégories de la population, en particulier de risque de survenue de cancer chez des femmes préalablement infectées. Il recommande la poursuite, en conformité avec son avis du 17 décembre 2010, de la vaccination contre les papillomavirus des jeunes filles âgées de 14 ans et le rattrapage jusqu’à l’âge de 23 ans chez les femmes n’ayant pas eu d’activité sexuelle ou l’ayant initiée depuis moins de un an. Cette vaccination peut être effectuée indifféremment avec l’un ou l’autre des deux vaccins existants.
Le HCSP rappelle que la stratégie de prévention des cancers du col de l’utérus liés au HPV s’appuie sur le dépistage par frottis cervico-utérin (FCU) et sur la vaccination faisant appel à l’un ou l’autre de deux vaccins (Gardasil et Cervarix). Il recommande la poursuite de l’amélioration du dépistage du cancer du col de l’utérus et souhaite la généralisation rapide du système de dépistage organisé selon les recommandations de la Haute Autorité de santé.
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