Environ 10 médicaments prescrits en France chez une femme enceinte, contre 2 à 3 aux États-Unis et en Europe du Nord. En 2017 l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) poursuit son objectif, en réduisant l’utilisation de certaines molécules, en renforçant l’information pour les cas déjà tranchés, voire en obtenant le retrait des molécules détournées de leur AMM par les praticiens.
Des contre-indications mal respectées (IEC et ARA II)
Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes de récepteurs de l’angiotensine II (ARA II) sont formellement contre-indiqués aux 2e et 3e trimestres de la grossesse et déconseillés au 1er trimestre. La toxicité fœtale ou néonatale (due à l’exposition aux 2e et 3e trimestres) consiste en une atteinte de la fonction rénale avec diminution du liquide amniotique pouvant être associée à un retard d’ossification de la voûte du crâne, et entraîner une mort fœtale in utero. À la naissance, le nouveau-né peut développer une insuffisance rénale irréversible. En cas de projet ou de suivi de grossesse d’une femme hypertendue, l’optimisation du traitement maternel et la surveillance sur le plan rénal du fœtus ou du nouveau né, sont indispensables.
Le valproate en psychiatrie
En psychiatrie, le valproate et ses dérivés prescrits dans les troubles bipolaires, à savoir la Dépamide et la Dépakote, sont désormais contre-indiqués en cours de grossesse. Le valproate est un puissant tératogène. Les alternatives au valproate dans les troubles bipolaires, sont les antipsychotiques « de type olanzapine, rispéridone ou quiétapine ». La prescription de Dépamide et de Dépakote reste autorisée chez les femmes en âge de procréer avec contraception efficace. Le risque de troubles de l’humeur étant diminué en cours de grossesse, un arrêt de traitement peut être envisagé selon les cas. Le traitement par valproate peut être repris en post-partum et l’allaitement est autorisé.
Le Cytotec retiré du marché en France
Le laboratoire Pfizer ne distribuera plus le Cytotec, en France à partir du 1er mars 2018. Le misoprostol est largement utilisé, hors AMM, pour le déclenchement des accouchements, en 1/8 de comprimé, ainsi que pour l’IVG médicamenteuse, par voie intravaginale, alors qu’il existe des médicaments qui ont une AMM dans les deux
indications.
Deux pictogrammes pour alerter
Deux nouveaux pictogrammes « femmes enceintes » sont apparus en octobre 2017, sur les boîtes de médicaments présentant des risques pour les femmes pendant leur grossesse. Le pictogramme « danger » signale aux patientes un médicament à utiliser uniquement s’il n’y a pas d’autre médicament disponible ; le pictogramme « interdit » signale aux patientes l’interdiction formelle.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques