Une cohorte prospective fondée sur les données de près de 500 000 personnes, issues de la UK Biobank, retrouve, comme l'ont déjà suggéré plusieurs études avec le thé vert, une association entre une consommation de thé noir pendant des années et un risque de mortalité modérément plus faible, notamment chez ceux qui dégustent au moins deux tasses de thé par jour. Les résultats ont été publiés ce 30 août dans « Annals of internal medicine ».
Diminution de 9 à 13 % du risque de mortalité
Les chercheurs du National Cancer Institutes (qui dépend des National Institutes of Health) ont analysé les données de 498 043 hommes et femmes âgés de 40 à 69 ans (en moyenne, 56 ans), d'origine caucasienne, suivis pendant 11 ans à travers la cohorte de la UK Biobank et ayant complété un questionnaire entre 2006 et 2010.
Les informations sur les décès proviennent, elles, du UK National Health Service. Ils ont regardé les associations entre consommation de thé et mortalité, toutes causes confondues et causes spécifiques, et cherché à savoir si la température du thé, le sucre ou lait ajoutés, et les variants génétiques pouvaient avoir une influence. Parmi les participants, 85 % déclarent boire régulièrement du thé, et parmi eux, 89 % choisissent du thé noir.
Des bénéfices même lorsqu'on rajoute du sucre ou du lait
Comparés à ceux qui ne boivent pas de thé, les amateurs qui boivent au moins deux tasses présentent un risque de mortalité inférieur de 9 à 13 % . Et ceci indépendamment d'une consommation de café associée, de lait ou de sucre ajoutés, de la température de la boisson, ou des variants génétiques jouant sur le métabolisme de la caféine. La consommation de thé la plus élevée est associée avec le risque le plus faible de mortalité par maladie cardiovasculaire, cardiopathies ischémiques et accident vasculaire cérébral. En revanche, aucune tendance claire ne se dessine pour les cancers et maladies respiratoires.
Si l'étude ne prouve pas que le thé réduit directement le risque de mortalité, elle confirme, selon les auteurs, que le breuvage, même à hautes doses, s'inscrit dans un régime alimentaire sain.
« Cette étude est une avancée, eu égard à sa méthodologie rigoureuse, et à l'inconsistance des connaissances que nous avions - portant surtout sur le thé vert, en Asie », a réagi dans un commentaire indépendant le Pr Fernando Rodríguez Artalejo, spécialiste de prévention et de santé publique à l'Université de Madrid. Et d'encourager à répliquer cette étude chez des patients souffrant de maladie cardiovasculaire, en particulier de cardiopathie ischémique ou fibrillation auriculaire, pour s'assurer que la consommation régulière de thé est bénéfique.
Quant à savoir s'il faut se convertir au thé, quand on n'en boit pas : « Cela suppose d'autres études qui compareraient la mortalité des abstinents avec celle des personnes qui ont commencé à en boire ou augmenté leur consommation, et celle de buveurs réguliers », explique-t-il.
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