LES CELLULES DENDRITIQUES (DC) sont les cellules présentatrices d’antigène les plus puissantes pour la promotion et le maintien des réponses immunes des cellules T et constituent, de ce fait, une cible de choix dans le développement de vaccins contre le VIH. Des Américains ont synthétisé un LV ciblant les DC, la spécificité DC de ce vecteur viral ayant été obtenue en enveloppant le LV dans une glycoprotéine dérivée du virus Sindbis spécifique de la protéine de surface DC-SIGN (ou CD209). À partir de ce dispositif, un vaccin a été développé, qui encode la protéine Gag du VIH et dénommé LV-Gag.
Les auteurs ont d’abord déterminé la dose de vaccin (5 x 106 unités transduction) permettant de générer le pourcentage maximal de CD8+ Gag spécifiques deux semaines après la vaccination. Ils ont également évalué différentes voies d’administration et décidé que la plus appropriée dans ce modèle murin était dans le coussinet du pied.
Le LV-Gag a alors été testé contre divers groupes contrôles. L’injection du vaccin s’est traduite par la sécrétion d’une fraction de cellules CD8+ sécrétrices d’interféron (IFN)-gamma significativement supérieure aux trois groupes contrôles. Ensuite, afin d’évaluer différents schémas vaccinaux, trois groupes de souris ont reçu, respectivement : une dose de LV-Gag isolée ; une dose de LV-Gag en primo-vaccination (P-V) suivie d’une dose de rappel de LV-Gag (schéma homologue) ; ou bien une dose de vaccin ADN recombinant suivie d’une dose de rappel avec LV-Gag (schéma hétérologue). Les deux schémas P-V/rappel induisent une réponse immune de 4 à 5 fois supérieure à celle obtenu par une dose unique (sans rappel), et également plus durable.
Réponse à 8 pools peptidiques.
Les auteurs ont ensuite évalué un aspect qualitatif de la réponse immune important dans la recherche d’un vaccin anti-VIH, à savoir le caractère multifonctionnel (multicytokine) de cette réponse, en comparant le LV-Gag à un vaccin à vecteur adénoviral (rAd5-Gag). Ils ont constaté que les schémas « prime-boost » LV-Gag/LV-Gag ou ADN/LV-Gag induisaient la sécrétion d’une proportion significative de cellules CD4+ positives pour INF-gamma/TNF (Tumor Necrosis Factor)-alpha, INF-gamma/Il (interleukine)-2 et Il-2/TNF-alpha, par rapport au schéma ADN/rAd5-Gag. En outre, le schéma ADN/LV-Gag induisait, avec une fréquence élevée, la production de cellules CD4+ sécrétant à la fois trois cytokines (6,4 % des cellules répondeuses).
Enfin, une analyse réalisée à l’aide d’une matrice peptidique correspondant à la totalité de la protéine Gag du VIH1 (23 pools peptidiques) indique que les souris vaccinées avec le schéma LV-Gag/LV-Gag répondent à huit pools peptidiques, alors que les rongueurs ayant reçu le schéma ADN/rAd5-Gag ne répondent qu’à trois d’entre eux.
Ce qui signifie que les cellules T Gag spécifiques produites après la vaccination par les schémas vaccinaux employant le vecteur LV-Gag sont capables de reconnaître une plus grande variété d’épitopes que les cellules T induites par la stratégie vaccinale basée sur le vecteur adénoviral.
Le caractère multifonctionnel de la réponse immune produite par un vaccin préparé à partir du vecteur lentiviral apparaît comme un atout important, d’autant que la robustesse de la réponse CD8+ n’est pas un garant, à elle seule, d’un meilleur contrôle de l’infection à VIH (Kaufman et coll., 2004). Sachant que l’obtention d’un équilibre entre les réponses immunes de type CD4+ et CD8+ est un objectif séduisant dans la recherche d’un vaccin efficace, les résultats des Californiens méritent de retenir l’attention.
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