LE NOUVEAU coronavirus (NCoV) a officiellement été identifié chez deux hommes en France. Le premier cas français a été confirmé chez un homme de 65 ans, originaire du Valenciennois, présentant des symptômes respiratoires après avoir passé une semaine à Dubaï, du 9 au 17 avril. Le second cas a été identifié le week-end dernier sur un patient ayant partagé la chambre du premier cas à l’hôpital de Valenciennes. « Leur pronostic vital est engagé, mais il existe aussi des chances raisonnables qu’ils puissent s’en sortir », estime le Pr Daniel Mathieu, chef du service réanimation du CHRU de Lille, où ils sont désormais hospitalisés. Le Pr Mathieu confirme qu’il n’existe pas, actuellement, de traitement spécifique reconnu de l’infection à coronavirus. Les antiviraux dont on dispose ne semblent pas forcément efficaces. À noter que les deux patients présentaient des « facteurs de risque avec un certain degré d’immunodépression », qui peut expliquer leur contamination, précise le médecin. Les deux malades sont soignés dans des « chambres à dépression », qui empêchent que l’atmosphère de la chambre contamine le reste de l’hôpital.
À ce jour, on dénombre dans le monde un total de 34 cas d’infections respiratoires liées au nouveau coronavirus, dont 18 sont décédés. La majorité des cas d’infection par le NCoV ont été identifiés dans la péninsule arabique, et 8 en Europe (4 en Angleterre, 2 en Allemagne, puis enfin 2 en France). Deux cas rapportés au Royaume-Uni n’avaient pas voyagé dans les pays à risque. Ils avaient été en contact avec un cas confirmé, qui avait voyagé au Pakistan et en Arabie Saoudite. Une contamination interhumaine est donc possible. D’où l’importance des mesures de protection pour limiter la diffusion du virus. Un cas a développé une forme bénigne de la maladie, « ce qui pourrait suggérer que des cas peu symptomatiques ont pu échapper à la surveillance mise en place », indique l’Institut de veille sanitaire (InVS) dans un point épidémiologique. Cependant, est-il précisé, « les données recueillies à ce jour ne font pas état d’une transmission interhumaine importante de ce nouveau virus dans la communauté ».
En effet, selon les données de l’OMS et de l’ECDC qui suivent de près la situation, « sur la base des informations actuellement disponibles, ce nouveau virus ne semble pas se transmettre facilement d’homme à homme, à la différence du virus du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) ». Lors de l’épidémie de SRAS, en 2003, l’infection respiratoire a été prédominante au début. Puis, par la suite, il y a eu des diarrhées et le virus a été mis en évidence dans le tube digestif. Mais ceci est intervenu plus tardivement dans l’histoire de l’épidémie. L’épidémie de SRAS avait provoqué la mort de plus 800 personnes, principalement en Chine, avant d’être jugulée.
Les coronavirus forment une vaste famille de virus à ARN, pathogènes chez l’homme et chez l’animal. S’il appartient à la même famille, le NCoV est génétiquement assez différent du virus du SRAS, indique l’OMS, et il n’est pas exclu qu’il produise des manifestations sensiblement différentes, au-delà des syndromes respiratoires aigus. On sait déjà qu’il peut provoquer une insuffisance rénale rapide. L’OMS ne dispose pas encore de suffisamment d’informations sur le mode de transmission du virus et sur ses sources. Mais on sait tout de même qu’il est fragile dans l’air ambiant, et que la mesure simple du lavage des mains garde toute son importance. Rare, mais possible, donc, « la transmission se réalise par contact rapproché, à moins d’un mètre de distance, plutôt que par des postillons », précise le Pr Arnaud Fontanet, de l’Institut Pasteur. La période d’incubation est actuellement estimée à 10 jours.
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