Questions sur ordonnance

Monsieur Edmond C., 51 ans

Publié le 03/12/2012

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Monsieur C., patient alcoolodépendant de longue date, vient de sortir d’un établissement de cure spécialisé. Muni d’un document d’orientation thérapeutique, il consulte un remplaçant de son médecin de famille et en profite pour faire examiner une dent à problème dont la racine se révèle être le support d’un abcès. Le praticien lui prescrit un traitement permettant d’attendre une toute prochaine consultation chez le dentiste.

Quels principes actifs ?

Le diazépam (Valium et génériques) est une benzodiazépine indiquée ici pour faciliter le sevrage de l’alcool, par ses propriétés anxiolytiques et sédatives, mais aussi par ses propriétés myorelaxantes et anticonvulsivantes.

L’acamprosate (Aotal) facilite le maintien de l’abstinence chez le patient alcoolodépendant, par son action agoniste Gabaergique et antagoniste de celle du glutamate.

Association de spiramycine (Rovamycine) et de métronidazole (Flagyl), le Bi-Rodogyl est un anti-infectieux indiqué dans le traitement des infections stomatologiques aiguës, chroniques ou récidivantes. Monsieur C. suivra ce traitement jusqu’au rendez-vous qu’il a obtenu, quatre jours plus tard, chez le dentiste. Il doit compléter par Éludril, un bain de bouche antiseptique associant chlorhexidine et chlorobutanol.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Les 5-nitro-imidazoles (type Flagyl, Tibéral mais aussi Rodogyl et Bi-Rodogyl), associés à l’alcool, peuvent entraîner un effet antabuse. Leur association au disulfirame peut être à l’origine de confusion mentale, voire d’hallucinations. Il serait donc préférable de recourir à un autre type de stratégie anti-infectieuse pour traiter l’infection dentaire de Monsieur C.

Éludril contient de l’alcool comme la plupart des bains de bouche : il est impératif ici de recourir à un bain de bouche plus adapté (Paroex par exemple).

Et les posologies ?

La dose d’Aotal est fonction du poids du patient : Monsieur C. pesant 66 kg, la posologie est correcte ; elle serait limitée à 4 cp/j pour un poids inférieur à 60 kg.

Votre conseil

Le disulfirame peut induire un effet antabuse après une ingestion minime d’alcool voire après un passage transcutané de celui-ci : y veiller en cas d’ingestion de solutés médicamenteux dont l’excipient contient de l’éthanol, d’aliments (gâteaux contenant un peu de liqueur par exemple) ou en cas d’utilisation d’eaux de toilette ou de cosmétiques contenant de l’alcool. Ces réactions persistent jusqu’à une semaine après l’arrêt du médicament.

Le disulfirame perturbe la vigilance et peut rendre la conduite dangereuse. Aotal doit préférentiellement être administré à distance des repas, pour ne pas diminuer sa biodisponibilité. Ce médicament peut être à l’origine de réactions prurigineuses transitoires.