Pour limiter le risque de recontamination, le traitement médicamenteux doit en effet être associé à un traitement de la literie, du linge et de l'environnement le lendemain de chaque mise en œuvre du traitement. Cela comprend un nettoyage classique des locaux et, en cas de gale profuse ou hyperkératosique, une désinfection par un acaricide (A-PAR…) de la literie (matelas, sommier), de la moquette et autres mobiliers adsorbants, un traitement des vêtements et du linge utilisés au cours de la semaine précédente rassembler le linge utilisé jusqu'au jour du traitement jour, y compris serviettes de toilette, draps, taies et le laver en machine à 60 °C ou le désinfecter avec un acaricide – on peut aussi mettre ces objets en quarantaine pendant 3 jours - en cas de gale commune - ou 8 jours - en cas de gale profuse ou hyperkératosique - dans un sac plastique fermé qui sera gardé à température supérieure à 20 °C. Il faut traiter tous les objets qui peuvent avoir été en contact avec le corps tels que des brassards de tensiomètre, les chaussures, peluches, poussettes, landau… Sans oublier de nettoyer les tapis et les coussins à l'aspirateur.
Chez le médecin
Le diagnostic doit avoir été établi avec certitude avant toute prise en charge thérapeutique. Il repose avant tout sur l'examen clinique et l’interrogatoire. Dans les formes typiques, ce diagnostic est fait par la découverte du signe typique du sillon chez un sujet qui se gratte. Dans les formes douteuses, atypique, il est préférable d'avoir recours à un examen par un spécialiste et de réaliser, dans la mesure du possible, un examen parasitologique. La négativité du prélèvement n'exclut pas le diagnostic de gale.
En pratique quotidienne, le diagnostic repose à la fois sur l'interrogatoire, la notion d'un contact contaminant et sur la coexistence de lésions cutanées non spécifiques comme les lésions de grattage dont la localisation est très évocatrice (espaces interdigitaux, face antérieure des poignets, coudes et emmanchures antérieures, ombilic, fesses, face interne des cuisses, organes génitaux externes chez l'homme, mamelon et aréole mammaire chez la femme), et des lésions spécifiques comme les sillons scabieux, les vésicules perlées ou les nodules scabieux qui permettent d'affirmer le diagnostic.
La gale des « gens propres » est souvent difficile à identifier en raison de la rareté des lésions. Il faut savoir y penser devant un prurit diffus persistant. L'examen dermoscopique (le dermoscope est une loupe grossissant 10 à 20 fois) peut être utile (le sarcopte a l’aspect d’un triangle noir de très petite taille : « signe du deltaplane »), permettant parfois de visualiser le sarcopte au fond d'un sillon.
Dans les cas difficiles (gale profuse, gale hyperkératosique), le diagnostic peut être utilement confirmé par un prélèvement parasitologique réalisé au niveau des lésions.
Le dermatologue ou le parasitologue gratte les lésions (sillons et vésicules perlées) et le prélèvement est examiné au microscope après avoir été étalé sur une lamelle. La visualisation du parasite et/ou de ses œufs apporte la certitude diagnostique. Il s'agit d'un examen très spécifique mais moyennement sensible. En d'autres termes, la mise en évidence de l'acarien apporte la certitude diagnostique, mais l'absence de parasite ne permet pas d'écarter le diagnostic. La multiplication des prélèvements augmente la sensibilité de l'examen. De même, la sensibilité du prélèvement peut être augmentée par un repérage au dermoscope.
La gale humaine étant considérée comme une infection sexuellement transmissible, il est légitime de penser à rechercher d'autres infections sexuellement transmissibles devant la découverte d'une gale chez un adulte.
En ce qui concerne les diagnostics différentiels, il convient de ne pas confondre la gale avec un psoriasis cutané, un mycosis fongoïde (une rare forme de lymphome cutané à cellules T) ou une pemphigoïde bulleuse (dermatose auto-immune se caractérisant par l’apparition de bulles de grande taille sur des plaques rouges situées principalement sur les membres, souvent à l’origine de démangeaisons intenses).
Traitement
Le traitement de la gale, qui ne guérit jamais spontanément, implique une prise en charge globale comprenant :
- Le traitement du patient ;
- Le traitement simultané de son entourage, plus ou moins proche en fonction du degré d’infestation ;
- Le traitement antiparasitaire de l’environnement.
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