Questions sur ordonnance

Mme Valérie Y., 31 ans

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Publié le 07/11/2016
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Mme Y. souffre depuis deux jours d’une douleur à type de brûlure en fin de miction, de plus en plus intense, et accompagnée d’une envie d’uriner quasi permanente. Son médecin a diagnostiqué, sur argument clinique et après test par bandelette, un épisode de cystite aiguë simple, le premier chez cette jeune femme ne présentant pas de facteurs de risques particuliers et chez laquelle la recherche de nitrites par bandelette urinaire est négative. Il a prescrit un traitement « minute », ce qui paraît surprendre la patiente…

Quels principes actifs ?

La fosfomycine trométamol (Monuril, Fosfopharm, Uridoz et génériques), un antibiotique urinaire dérivé de l'acide fosfonique, exerce un effet bactéricide en inhibant la première étape de la synthèse de la paroi cellulaire bactérienne (inhibition de la pyruvile transférase).

Ce traitement probabiliste est recommandé en première intention dans la cystite aiguë simple depuis 2015.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Cette prescription ne cache ni interaction, ni insuffisance.

Et la posologie ?

Elle est correcte.

Votre conseil

La patiente se demande comment ce traitement peut agir après une seule prise : l’une de ses amies, souffrant également d’une cystite, avait jadis été traitée par un antibiotique pendant plusieurs jours. Il y a lieu de la rassurer : les recommandations concernant la prise en charge des infections urinaires ont changé récemment, et, de plus, l’infection que présentait son amie n’avait peut-être pas les mêmes caractéristiques… Il faut savoir qu’en l’absence totale de traitement, une cystite simple évolue favorablement dans 25% à 45% des cas : le traitement par fosfomycine améliore ce score et est actif très rapidement.

La prise de nourriture peut ralentir l'absorption de la fosfomycine, avec pour conséquence de moindres taux urinaires : ce médicament sera pris à jeun ou 2 à 3h avant le repas.

Le conseil prophylactique, primordial, reste simple lui aussi : s’hydrater suffisamment et constamment pour favoriser le drainage des voies urinaires. La consommation régulière de jus de cranberry constitue un atout reconnu par les autorités américaines comme à même de prévenir des récidives toujours fréquentes (la position française reste plus réservée). 

Nicolas Tourneur

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3301