Mariée depuis huit ans, Mme J. et Roland, son époux, ne sont pas parvenus à concevoir l’enfant dont ils rêvent. Ils vont bénéficier, à la suite d’examens divers, d’une fécondation in vitro (FIV), consistant à recueillir les gamètes du couple pour réaliser une fécondation extracorporelle, puis à transférer le (les) embryon(s) dans l’utérus. Plusieurs étapes se succéderont donc, dont la première, importante, consiste à stimuler la fonction ovarienne pour obtenir plusieurs ovocytes matures de façon à augmenter les chances de succès (un cycle spontané ne permet en effet d’obtenir qu’un unique ovocyte). C’est dans le cadre de cette première étape que s’inscrit la prescription du gynécologue hospitalier.
Quels sont les principes actifs ?
La follitropine-alfa (Gonal-F) est une gonadotrophine. Cette hormone folliculo-stimulante (FSH) est produite par des cellules CHO (Chinese Hamster Ovary) génétiquement modifiée : il s’agit donc d’une molécule recombinante obtenue par génie génétique mais analogue à la FSH urinaire. Son administration induit le développement des follicules de De Graaf.
Le traitement, initié le deuxième jour du cycle, est poursuivi jusqu’à obtention d’une croissance folliculaire adéquate (déterminée par un contrôle des taux sériques d’estrogènes et/ou une échographie). La prescription est réservée aux spécialistes en gynécologie, en gynécologie-obstétrique, en endocrinologie ou en urologie.
La nafaréline (Synarel) désensibilise l’hypophyse au cours de l’induction de l’ovulation en vue d’une FIV. Ce décapeptide de synthèse est un analogue de la GnRH physiologique. L’inhibition de l’axe hypophysogonadique est réversible en 4 à 8 semaines après l’arrêt des prises. En pratique, le traitement est initié par l’agoniste de la GnRH pendant deux semaines, auquel on associe, dans un second temps, la gonadotrophine.
Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?
Non. Le gynécologue va suivre la maturation des follicules (il faut compter entre 5 jours et 20 jours, avec une moyenne de 10 jours). Un à deux jours après la dernière administration de Gonal-F, il procédera à l’injection de 250 µg de hCG recombinante (choriogonadotrophine alfa recombinante) (Ovitrelle) pour finaliser la maturation folliculaire et la lutéinisation (un protocole parmi d’autres également susceptibles d’être proposés).
Et les posologies ?
Elles sont correctes.
Votre conseil
Le conseil du pharmacien reste réduit eût égard à la technicité du protocole. Mme J. ne prend que le seul traitement prescrit par le gynécologue hospitalier. Elle ne réalisera pas elle-même des injections qui sont associées à une charge émotionnelle trop intense : une infirmière fera donc les administrations sous-cutanées à domicile.
Le pharmacien pourra lui rappeler qu’elle devra consigner par écrit chaque pulvérisation de Synarel et veiller à reporter sur le flacon la date de son ouverture. Elle suivra strictement les modalités d’utilisation du pulvérisateur nasal. L’administration nasale peut être à l’origine d’une irritation locale (veiller à alterner les narines), et la présence de benzalkonium, excipient à effet notoire, dans la formulation du Synarel peut expliquer la survenue, rare, d’un bronchospasme.
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