Des passeurs de drogue du troisième âge

Mémé, pourquoi tu tousses ?

Publié le 18/07/2009

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SE SERAIENT-ILS rappelé le « Tonton, pourquoi tu tousses ? » du célèbre sketch de Fernand Raynaud ? Quoi qu’il en soit, les trafiquants de drogues rivalisent d’imagination pour déjouer la vigilance des douaniers. Une nouvelle filière espagnole vient ainsi d’être démantelée, qui utilisait la technique dite des « mules » (passeurs). Rien d’original jusque-là. Si ce n’est le fait que ces passeurs d’un nouveau type avaient allégrement dépassé le cap des 65 ans. Ce sont en effet de paisibles seniors, aux allures de simples touristes, qui s’embarquaient depuis quelque temps pour des croisières de luxe à destination de l’Amérique du sud. Ces « mules » profitaient d’escales dans des ports brésiliens pour se faire remettre de la cocaïne et l’introduire à bord, avant de la livrer à leurs commanditaires une fois revenues en Espagne. Dans leurs innocentes valises, entre vieilles dentelles et piluliers hebdomadaires, quel douanier aurait pu deviner que se cachait l’illicite poudre blanche ? À Cadix, les policiers ont pourtant eu le nez fin, et les audacieuses mamies ont fini par se faire prendre, la main dans le cabas, alors qu’elles s’apprêtaient à remettre la drogue à leur destinataire. Vingt-sept kilos d’une cocaïne « d’une grande pureté », ont expliqué les douaniers espagnols. Croisière, cocaïne et vieilles dentelles, le cocktail était habile, mais les policiers ne se sont pas longtemps laissés mener en bateau… Il faut dire que les spécialistes de la lutte contre le narcotrafic en ont vu d’autres. Ce Chilien, par exemple, dont la jambe fracturée était plâtrée à la cocaïne, ce colis vénézuélien contenant un service à vaisselle fabriquée avec la poudre blanche, ou encore ces boîtes de haricots rouges « dopés » par la même drogue. Mais on ne roule pas si facilement dans la farine les limiers des douanes. « Je ne suis pas un imbécile, moi, j’suis douanier ! » disait aussi l’humoriste.

D.D.