Une pastille soyeuse et froide qui glisse puis s'arrête sur une peau d'enfant. Voilà ce qu'évoque pour moi le stéthoscope du médecin de famille. C'est aussi le silence attentif qui accompagne le geste expert et suspend la parole. Mais en aucun cas, l'instrument indissociable de l'exercice médical ne suscite la peur ou la défiance.
Pourtant, à en croire plusieurs études, il faudrait peut-être se méfier un peu plus de ces mouchards du cœur qui, s'ils font partie de la même catégorie de matériel que les bistouris de chirurgien, sont sensiblement moins propres… Pour le prouver, des chercheurs des hôpitaux universitaires de Genève ont eu l'idée d'évaluer le niveau de contamination bactérienne des mains et des stéthoscopes de médecins après un seul examen clinique. Dans cet essai, 83 patients ont été examinés par l'un des trois médecins qui manipulaient un stéthoscope stérile avec des gants stériles eux aussi. À l’issue de l'auscultation, les stéthoscopes et plusieurs régions des mains des praticiens ont été examinés afin de dénombrer le nombre total de bactéries présentes. Résultat ? Le diaphragme de l'instrument était plus contaminé que toutes les régions de la main de son utilisateur, à l'exception de l'extrémité des doigts. Quant au tube du stéthoscope, il était plus fortement contaminé que le dos de la main du médecin. Plus inquiétant encore, une transmission patient/matériel/médecin a été constatée lorsque les patients auscultés étaient porteurs de SARM (Staphylococcus aureus résistant à la méticilline). Une bactérie largement impliquée dans les infections nosocomiales. Ces résultats invitent clairement à rappeler les consignes d'hygiène aux manipulateurs de stéthoscopes : « II convient de désinfecter l'instrument après chaque examen », martèlent ainsi les auteurs de l'étude. Un conseil pas si inutile que ça, car une autre étude vient de montrer que les médecins se lavent les mains dans seulement 58 % des cas et dans 63 % des cas après l'intervention auprès d'un patient.
Scrupuleusement et systématiquement désinfecté, le stéthoscope sera certes toujours aussi froid pour les peaux d'enfant, mais plus inoffensif…
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Françoise Amouroux
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