Médicaments anti-Alzheimer : les désastreux effets du déremboursement

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Publié le 21/02/2019
Alzheimer

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Crédit photo : Phanie

Dans un sondage mené après de patients et d'aidants, l'association France Alzheimer montre que l'arrêt des médicaments contre cette maladie neuro-dégénérative s'accompagne d'une aggravation des symptômes dans plus de la moitié des cas. Un essai clinique va être mené.

Près de 7 mois après l’entrée en vigueur du déremboursement des médicaments contre la maladie d’Alzheimer, quel est l’impact sur les patients ? Pour le savoir, France Alzheimer a interrogé 2 547 personnes (2 463 proches et 84 malades) entre le 9 octobre et le 16 novembre 2018.

Ce sondage a permis d’identifier trois conséquences néfastes du déremboursement. En premier lieu, 52 % des personnes interrogées ont constaté que l’arrêt brutal des traitements avait entraîné une aggravation des troubles cognitifs.

En deuxième lieu, le reste à charge a beaucoup augmenté pour les familles. En effet, 2 patients sur 3 prenaient au moins l’un des médicaments au moment de l’annonce du déremboursement. Parmi eux, 70 % n’envisagent pas d’arrêter leur traitement (63 % l’estiment efficace), 20 % l’ont stoppé et 10 % pensent le faire, principalement en raison d’un coût trop important (46 %). En effet, la TVA sur ces médicaments est passée de 2 % à 8 %, entraînant une augmentation de leurs tarifs.

Enfin, en troisième lieu, on observe une rupture du lien thérapeutique entre médecin et patient. Chez les personnes qui n’utilisent plus de médicaments, 38 % ont arrêté de consulter un médecin spécialiste, 7 % envisagent d’arrêter, alors que 55 % continuent de le voir.

« Ce sondage atteste du désarroi des familles », s’alarme l’association France Alzheimer. Pour appuyer un possible retour au remboursement, l’association va financer une étude clinique à hauteur de 200 000 euros. Cet essai sera mené durant 3 ans chez des patients au stade léger ou modéré de la maladie. Il va étudier l’impact de la prise quotidienne de donézépil sur les capacités cognitives du patient.


Source : lequotidiendupharmacien.fr