M. Jacques M., 90 ans

Publié le 29/02/2016

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Le contexte

L’âge, la solitude, le décès de l’une de ses filles et, accessoirement, une infection bronchique dont il peine à se remettre expliquent l’humeur dépressive de ce patient qui, il y a un an, jardinait encore. M. M. bénéficie depuis un mois et demi d’un traitement par sertraline (Zoloft), un antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine (IRS) prescrit ici à dose faible (compte tenu de l’âge et du risque d’hyponatrémie, connu avec les IRS). Le généraliste inquiet de voir que M. M. perd du poids (cinq kilos en moins de deux mois), profite du renouvellement de l’ordonnance pour la compléter par :

Le Renutryl, une émulsion buvable diététique associant protides, lipides, glucides, vitamines, sels minéraux.

Le Cétornan, qui a pour principe actif l’oxoglurate d’ornithine, un sel d’acide aminé impliqué dans le métabolisme protéique et dans les mécanismes de prolifération de la muqueuse intestinale, qui ralentit la diminution de la balance azotée chez le sujet âgé.

Votre conseil

M. M. ne manifeste plus d’intérêt pour l’existence et ne se raccroche en rien à la vie : c’est le phénomène de « glissement » observé chez un sujet âgé ne trouvant plus de sens à l’existence. Le conseil, auprès de son accompagnante de vie, concerne essentiellement la qualité de l’alimentation. Face à l’impossibilité que le patient se prépare des repas corrects, des solutions pérennes doivent être proposées (aide ménagère, portage de repas) : le recours aux compléments alimentaire devrait rester transitoire. Il est toutefois ici pertinent de compléter les apports nutritifs du patient par une préparation nutritive et appétente (hyperprotidique et aromatisée) ; des crèmes hyperprotéinées (présentation prévenant le risque de « fausse-route ») pourraient aussi être administrées comme dessert.

Le traitement par Renutryl comme par Cétornan peut être à l’origine de diarrhées : veiller à éviter toute déshydratation du patient.