LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN : Quelles sont les alternatives naturelles préconisées pour faire face à un lendemain de fête difficile ?
LOÏC BUREAU : Beaucoup de références sont d’origine naturelle, bien que ce ne soit pas mis en avant (Hepatoum, Schoum). Pour les antiacides, on peut sélectionner les sources de carbonate de calcium naturel (Lithamne, par exemple). Dans les brûlures d’estomac, les huiles essentielles sont contre-indiquées car elles sont irritantes pour les muqueuses (excepté une ou deux). En complément alimentaire, le citrate de magnésium est un excellent tampon anti-acide physiologique, il aide à lutter contre le stress. Pour ce qu’on appelle la « gueule de bois », les plantes hépatiques stimulent la sécrétion des sels biliaires qui interviennent dans l’élimination des graisses. Le boldo et le romarin en extrait ou en poudre, sont préconisés, l’artichaut, le Chrysantellum americanum, la fumeterre et le radis noir sont très bien également, mais uniquement en extrait. Le pharmacien doit faire attention aux doses car, si la quantité de substance active n’est pas suffisante, l’effet est peu significatif. Les tisanes sont aussi des produits intéressants où les dosages sont essentiels. Le chrysantellum americanum aurait une action détoxifiante sur le foie en cas d’excès d’alcool. Le curcuma, le gingembre et les épices en général ont des propriétés antispasmodiques digestives et contribuent à lutter contre le stress oxydatif lié à l’excès.
Et en termes de produits coup de fouet ?
Il faut utiliser des plantes adaptogènes, à prendre 5 à 7 jours avant les fêtes car leur effet n’est pas immédiat. Excepté le ginseng, elles sont peu connues, comme la Rhodiola rosea ou la Whitania somnifera. Ce sont des stimulants qui agissent à la fois au niveau du système nerveux central et au niveau cellulaire. On peut les associer à des plantes à la caféine qui ont un effet coup de fouet immédiat mais de courte durée, comme le guarana ou le cola.
Quelles sont vos recommandations de référencement ?
Il ne doit pas se faire sur des promesses marketing ou la notoriété du laboratoire, mais sur la réalité des produits. Le pharmacien sera jugé demain sur ses capacités à faire un conseil santé. S’il ne trie pas les produits qui tiennent leurs promesses, s’il ne fait pas de conseil, il n’apporte aucune valeur ajoutée. Or, il faut lutter contre l’euro effervescent de Leclerc. La stratégie et la formation du pharmacien doivent crédibiliser son rôle de professionnel de santé. Qu’il référence des produits pour répondre à la demande générée par la publicité n’est pas choquant, mais il ne doit pas les vendre sans donner son avis de conseiller santé.
Avez-vous des astuces pour faciliter les lendemains de fête ?
Le lendemain est difficile parce que nous sommes dans un état d’hypoglycémie réactionnelle. Plus le repas est copieux, plus le pic de sécrétion d’insuline va être fort et la chute se ressentir. On se sent fatigué parce qu’on n’a plus de glucose disponible, seul carburant que notre organisme sait utiliser. La solution commence donc par un super petit-déjeuner. Ceux qui le sautent pour gagner un quart d’heure de sommeil sont dans le faux. Il faut prendre ce qui fait plaisir : un café, un thé, un chocolat, et ne pas manger que des glucides. Il est bon également de préparer son organisme à ces excès par une supplémentation en vitamines et minéraux. Pendant la fête, garder à l’esprit la gestion des apports, éviter les glucides en trop grande quantité, privilégier les fruits et légumes, boire de l’eau gazeuse, ne pas manger toute la sauce, ce sera toujours ça de moins à subir le lendemain, surtout si la fête continue.
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