SI DE NOMBREUX signalements reçus dans certaines directions départementales des affaires sanitaires et sociales (DDASS) suggèrent une hausse des cas de gale sur notre territoire, difficile de se faire aujourd’hui une idée précise de l’incidence de cette pathologie. Proposant un état des lieux* de la gale, l’InVS s’est d’abord heurté à un sérieux écueil méthodologique, dans la mesure où il n’existe pas de surveillance spécifique de la maladie. « Les cas isolés ou groupés, lorsqu’ils sont limités au contexte familial, sont exceptionnellement signalés à l’autorité sanitaire (DDASS). Les signalements concernent avant tout des cas groupés survenant dans des collectivités », souligne l’InVS, qui a tenté d’en savoir plus en couplant diverses sources de données épidémiologiques issues d’enquêtes régionales et nationales couvrant la période 2005-2009 : signalement d’épisodes de gale aux DDASS, estimations de sujets contacts par cas de gale signalés, part des cas de gale au sein des infections nosocomiales signalées à l’InVS, évolution des ventes ou commandes de produits scabicides répertoriées par l’AFSSAPS. « Les données de consommation médicamenteuse et l’accumulation des autres
informations quantitatives et qualitatives recueillies au cours des différentes études sont en faveur d’une augmentation de l’incidence de la gale en France », indique l’InVS. En se fondant sur les ventes de benzoate de benzyle et d’ivermectine, entre 2005 et 2009, l’institut estime le nombre annuel moyen de cas de gale entre 337 et 352 cas pour 100 000 habitants.
Des recommandations.
« Cet état des lieux reposant sur une méthodologie imparfaite, les situations analysées dans ce rapport sont loin d’être exhaustives ou représentatives de l’incidence de la gale en France. (…) La proportion de cas signalés par rapport au nombre réel de cas est difficile à estimer, mais les CIRE (cellules de l’InVS en région) et les DDASS soulignent que ces signalements ne représenteraient qu’une infime partie des cas survenant dans le pays », tempère l’InVS, qui suggère la mise en œuvre d’études complémentaires avec l’ensemble des partenaires impliqués sur le terrain. L’institut émet également plusieurs recommandations : « Renforcer la coordination des acteurs impliqués en simplifiant les rôles et les responsabilités respectives », « informer et sensibiliser les médecins généralistes, et les inciter à signaler aux services de santé publique les cas pour lesquels ils suspectent des difficultés majeures », « faciliter la réalisation de prescriptions médicales collectives pour la prise en charge d’épidémies », « améliorer la diffusion des documents d’information et des référentiels communs ».
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Françoise Amouroux
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