L’EXPRESSION de l’APLV est différente selon le mécanisme immunologique en cause. Dans sa forme IgE médiée, les manifestations sont rapides, dans les deux heures suivant l’ingestion de l’aliment, avec des symptômes classiques de l’allergie : urticaire, œdème, bronchospasme, voire choc anaphylactique. Son diagnostic est facile et il est confirmé par le dosage des IgE spécifiques. La forme non IgE médiée n’est pas en rapport avec les repas et les symptômes digestifs chroniques ne sont pas spécifiques (diarrhées, reflux, constipation, coliques, anorexie), avec ou sans cassure de la courbe de poids. Face à cette grande variabilité de tableaux cliniques, les patch-tests sont les seuls éléments diagnostiques mais les faux négatifs posent problème.
Les nouvelles données en allergie alimentaire ont fait récemment modifier la prise en charge de l’enfant ayant une APLV déclarée. « À l’éviction complète du lait de vache remplacé par des hydrolysats poussés de caséine, s’est substituée la notion de dose de lait tolérée déterminée par un test de provocation orale (TPO) en milieu hospitalier, explique le Dr Delphine de Boissieu (hôpital Saint Vincent de Paul à Paris). Plusieurs études ont montré l’efficacité d’une immunothérapie par voie orale : si l’enfant reste allergique avec un TPO positif mais avec une dose réactive élevée, le régime pourra être élargi sans risque. On introduit des produits contenant une faible quantité de protéines de lait de vache (PLV), type beurre, inférieure à celle de la dose déclenchant les symptômes. » Dans les formes d’allergie retardée, l’augmentation des doses de PLV se fait par palier, tous les 8 à 15 jours. Parallèlement des microdoses de quantité de lait contenant moins de 4 g de protéines seront ingérées progressivement, précise la pédiatre. Mais cette induction de tolérance par voie orale nécessite la participation active des parents, et elle n’est pas sans risque d’accidents allergiques au domicile. L’apparition d’une tolérance digestive au lait de vache est obtenue spontanément dans 85 à 90 % des APLV avant l’âge de trois ans. Au-delà de cinq ans, la persistance de l’APLV rend peu probable sa guérison spontanée.
L’autre voie de recherche est la désensibilisation sublinguale au lait de vache. Ce type d’immunothérapie limite les effets secondaires potentiels à domicile, elle est plus facile à mettre en œuvre et elle a donné des résultats encourageants. Un protocole multicentrique est actuellement en cours en France pour confirmer l’efficacité de cette thérapeutique.
Reflux avec suspicion d’APLV.
Les régurgitations font aussi partie des symptômes pouvant résulter d’une APLV, et il est souvent difficile de distinguer un reflux primitif d’un reflux lié à une APLV, que ce soit par la clinique ou par les explorations complémentaires. Il apparaît donc judicieux de proposer à la fois un hydrolysat poussé et un épaississement de la préparation infantile en cas de reflux avec suspicion d’APLV, de façon à traiter conjointement les deux pathologies. Allernova AR répond à ce double objectif en combinant les caractéristiques d’un hydrolysat poussé de caséine avec une formule épaissie par un amidon de maïs, spécifiquement traité pour favoriser le développement d’une viscosité. Cet amidon ne représente que 35 % des glucides totaux, il n’y a donc pas augmentation de la teneur en glucides de la préparation, ni de la valeur énergétique totale, contrairement à ce qui se produit avec l’adjonction de farine lors de la reconstitution du biberon. « Une étude pilote réalisée dans notre service à Bruxelles a montré l’efficacité et la bonne tolérance d’Allernova AR chez des enfants régurgitant ou vomissant, et restant symptomatiques malgré une formule antirégurgitation (AR) ou un hydrolysat poussé, souligne le Pr Yvan Vandenplans, pédiatre. Outre une amélioration significative des régurgitations de plus de 60 % en une semaine, il permet d’éviter les selles liquides fréquemment observées avec les hydrolysats simples, et ce transit non modifié améliore le confort des bébés. » Allernova AR remplace le lait pour les nourrissons présentant une APLV lorsque l’allaitement n’est pas possible, il maintient une bonne satiété et il favorise l’observance grâce à un goût et une odeur préservés.
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