La fibrillation atriale (FA) est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent. Selon les données de la HAS, 70 % des malades qui en sont atteints ont plus de 75 ans et elle augmente avec l'âge pour atteindre 10 % au-delà de 80 ans et 17 % au-delà.
Non traitée, la FA expose aux risques ischémique et embolique, ainsi qu'à un risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) dont les conséquences peuvent être le décès ou la perte d'autonomie. Pour ces raisons, le consensus d'experts de la Société française de cardiologie préconise chez les patients de plus de 75 ans une anticoagulation qui prenne en compte le risque hémorragique. Or seulement la moitié des résidants des EHPAD en France en bénéficient. En effet, par crainte du risque hémorragique, les patients très âgés sont souvent non anticoagulés ou ne reçoivent pas de traitement approprié. Pourtant, les recommandations 2016 de la Société européenne de cardiologie (ESC) indiquent que le risque majeur d'AVC en l'absence de traitement anticoagulant est souvent supérieur au risque hémorragique sous anticoagulant, même chez les patents âgés atteints de troubles cognitifs ou les patients fragiles et chutant fréquemment.
Un bénéfice clinique confirmé
« Nous connaissions les bénéfices du rivaroxaban pour la prévention des AVC chez les sujets plus jeunes (< 80 ans étude Rocket AF) présentant une FA. Avec l'étude SAFIR nous avons voulu évaluer son intérêt chez les patients très âgés polypathologiques et polymédiqués explique le Pr Oliver Hanon, de l'unité de médecine gériatrique de l'hôpital Broca (AP-HP). Il s'agit de la plus grosse étude jamais réalisée en prospective sur des patients gériatriques. » Les chercheurs ont suivi 995 patients (âge moyen de 86 ans) sous rivaroxaban pendant un an, répartis dans 33 centres de gériatrie. Les résultats obtenus ont été comparés à ceux d'une cohorte similaire de 924 patients traités par des antagonistes de la vitamine K (AVK) dans les mêmes centres. Après un an de suivi, la comparaison avec la cohorte des patients traités par AVK met en évidence une incidence moins importante des événements hémorragiques majeurs (-46 %), en particulier du risque d'hémorragies intracrâniennes (-64 %). On observe également une baisse de 38 % du risque d'AVC ischémique. L'observation en vie réelle confirme dans cette étude le bénéfice des anticoagulants oraux et plus particulièrement du rivaroxaban (Xarelto) chez les patients âgés présentant une FA non valvulaire.
D'après une conférence de presse de Bayer France.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques