Si le concept n'est pas nouveau, des études menées au cours des dix dernières années l'ont largement remis sur le devant de la scène : l'heure d'administration d'un médicament joue sur son efficacité.
Selon l'INSERM, « des études ont permis d’identifier des schémas horaires d’administration optimaux pour une tolérance maximale et une toxicité minimale », ce qui lui permet d'affirmer que « la chronopharmacologie a de beaux jours devant elle ». Une assertion qui sied parfaitement à un groupe de chercheurs canadiens dont les travaux viennent d'être publiés dans la revue « Proceedings of the National Academy of Science » (PNAS).
Le rôle essentiel du rythme circadien
Rappelant que « le rythme circadien contrôle divers aspects physiologiques » mais que son rôle dans la réponse des lymphocytes T face à des antigènes n'avait jusqu'alors pas été éclairci, les auteurs se sont penchés sur la question. Chez la souris, l'horloge biologique joue en effet sur l'importance de la réponse des lymphocytes T CD8 et les rend plus ou moins actifs selon l'heure du jour. « Les souris ont une activité nocturne et le vaccin est plus actif lorsqu'il est administré en plein milieu de la journée. » Est-ce à dire que les vaccins seraient plus efficaces chez l'homme s'ils étaient administrés au milieu de la nuit ? Pas forcément. Le but de cette étude n'est pas de déterminer le meilleur moment pour administrer un vaccin mais de montrer le rôle de l'horloge interne sur la réponse immunitaire, un élément particulièrement important en oncologie.
De plus, des études ont démontré de grandes différences selon les individus, en particulier entre hommes et femmes. Par exemple, l'irinotécan, indiqué dans le cancer colorectal et le cancer du pancréas, présente un résultat optimal lorsqu'il est administré tôt le matin chez les hommes et dans l'après-midi chez les femmes. L'idée est au centre du groupe Chronotherapy de la faculté de médecine de Warwick, au Royaume-Uni, dirigé par le Dr Francis Lévi qui le met en application dans le service cancérologie de l'hôpital Paul-Brousse à Villejuif (Val-de-Marne). L'INSERM cite ainsi l'exemple du fluorouracile, qui « s’avère plus efficace et cinq fois moins toxique lorsqu'il est perfusé la nuit autour de 4 heures du matin, plutôt qu'à 4 heures de l'après-midi ».
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