L’heure d’été existe depuis quarante ans en Europe et, chaque année, des millions de grincheux bien de chez nous la vitupèrent. Ils n’ont raison que sur un point : après une aussi longue expérience, qu’est-ce qui nous interdirait d’en revoir l’idée ? Sauf qu’on peut lui trouver beaucoup d’avantages, par exemple de plus longues journées ensoleillées et, au total, une meilleure humeur. Mais non, c’est une corvée, deux fois par an, de pousser les aiguilles dans une horloge, c’est insupportable pour l’éleveur contraint de traire ses vaches trop tôt ou trop tard, ce n’est pas naturel, c’est artificiel, c’est encore un plan machiavélique des technocrates européens. Le coup de grâce, c’est l’argument selon lequel les économies en énergie seraient dérisoires ou le danger auquel s’exposent les enfants quand ils se rendent à l’école dans la pénombre du petit matin. Ceux qui se plaignent devraient faire un long voyage vers l’Asie ou l’Australie, ils comprendraient ce que c’est vraiment de traverser sept fuseaux horaires. Vive la France qui ne changerait plus d’heure, qui ne changerait jamais, qui a, au fond, horreur du changement.
HUMEUR
L’heure fatidique
Publié le 03/04/2014
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Richard Liscia
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3082
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