EN GYNÉCOLOGIE y compris, il faut consigner les antécédents familiaux des deux lignées parentales, père et mère. Dans un éditorial publié dans le « Lancet Oncology », des médecins de Toronto soulignent en effet que les médecins ont tendance à être plus attentifs aux cancers féminins quand ils sont survenus du côté maternel. Dans leur service des cancers familiaux du sein et de l’ovaire, l’équipe dirigée par Jeanna McCuaig a constaté ainsi que les femmes avec antécédent maternel avaient cinq fois plus de chance d’être confiées à un centre de référence. De plus, les médecins ont observé que les femmes adressées pour antécédent familial du côté paternel avaient davantage de membres potentiellement porteurs d’une mutation à risque dans leur arbre généalogique.
La prédisposition génétique est importante, puisqu’un antécédent familial est retrouvé dans 20 à 30 % des cancers du sein et de l’ovaire. Entre 5 et 10 % des cas sont associés à un gène autosomique dominant et les mutations BRCA1 et BRCA2 (gènes suppresseurs de tumeurs) sont de loin les plus connues. Si le risque de tumeur est plus élevé pour les porteurs des deux sexes, les femmes sont plus exposées au développement d’un cancer avec un risque majoré de 55 à 87 % pour le sein et de 20 à 44 % pour l’ovaire. Quoi qu’il en soit, les mères et pères porteurs d’une mutation ont le même risque de la transmettre à leur descendance, c’est-à-dire une chance sur deux. Comme les femmes ne rapportent pas spontanément les antécédents paternels, c’est au médecin de rechercher explicitement les antécédents de cancer du sein et de l’ovaire, à la fois du côté maternel et paternel.
Certaines données sont importantes à prendre en compte pour le test génétique. Les cancers héréditaires surviennent plus tôt que les cas sporadiques et plusieurs tumeurs peuvent être diagnostiquées en même temps chez un même sujet. Au fil des générations, il est constaté que plusieurs membres d’une famille sont atteints de tumeur maligne, en particulier de cancers rares ou d’autres associés, comme sein et ovaire. De plus, certains groupes ethniques sont plus à risque de présenter un syndrome des cancers héréditaires, comme les juifs ashkénazes avec les mutations BRCA1 ou BRCA2. Pour décider d’un test génétique, il est ainsi recommandé de se baser sur l’existence de cancers de l’ovaire et/ou de cas précoces de cancer du sein dans la famille. Néanmoins, d’autres tumeurs sont à prendre en considération, si elles sont de survenue précoce, telles que les cancers de la prostate, du pancréas et les mélanomes.
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