« Ebdo », nouveau journal en gestation, « qui s'en tient aux faits », « qui traite de l'essentiel », « qui n'impose pas d'opinions, à l’écoute de ses lecteurs et dans lequel ils pourront avoir confiance ». Et dont l’arrivée en kiosque est prévue le 12 janvier. Pour faire saliver ses lecteurs, il tweete, le 29 novembre, un article exclusif tiré de son numéro 0. Pour les belles promesses de journalisme éthique, c’est la douche froide. Au point de trouver, dès le lendemain de cette diffusion, des réactions outrées de journaux médicaux comme le « Journal international de médecine » titrant « Lévothyrox : le JIM se fâche », désapprouvant que des médias n’hésitent pas « à relayer des informations alarmantes et manifestement exagérées si ce n’est non fondées ».
De son côté, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a réagi directement sur Twitter. Elle rappelle que l’enquête de pharmacovigilance, engagée dès la mise sur le marché du Lévothyrox nouvelle formule, soit le 27 mars dernier, va se poursuivre et inclure toute nouvelle spécialité mise à disposition des patients. Le premier point d’étape du 10 octobre dernier et disponible en ligne sur le site de l’agence depuis le 11 octobre, faisait état de 14 633 signalements notifiés au 15 septembre. Ce qui représente 0,6 % des 2,6 millions de patients traités par Lévothyrox nouvelle formule. Le rapport fait bien état de quatre décès pour lesquels le Lévothyrox n’est pas en cause, « et non, comme l’indique Ebdo, une exonération (de lien) pour deux des quatre décès ».
Attiser l’inquiétude
Quant aux 13 décès que le journal évoque, ils sont en fait 14, pour lesquels il n’y a, encore une fois, pas de lien établi avec Lévothyrox nouvelle formule. L’ANSM ajoute qu’au 20 novembre, 14 842 dossiers ont été saisis dans la base de données nationale, et que le prochain rapport d’étape sera présenté le 30 janvier, en présence des associations de patients et des professionnels de santé, comme indiqué le 27 novembre lors du comité de suivi qui s’est tenu au ministère de la Santé. À l’ANSM, on ne commente pas l’article à charge. Le « JIM », lui, est toujours fâché : « Utiliser ainsi des chiffres rendus publics pour attiser l’inquiétude apparaît à la fois inepte et contre-productif quand on feint de souhaiter une société plus transparente. » C’est dit.
L’agence préfère rappeler l’arrivée, cette semaine, d’une 5e spécialité à base de lévothyroxine, un générique du Lévothyrox baptisé Thyrofix et produit par Unipharma. Elle étudie aussi la possibilité de mettre à disposition au moins une autre forme galénique. Des discussions sont en cours avec des laboratoires pharmaceutiques, notamment pour s’assurer de leurs capacités de production. À ce jour, le Lévothyrox nouvelle formule reste la spécialité largement la plus dispensée. Une situation à suivre dans les mois qui viennent maintenant que l’offre en lévothyroxine s’étoffe. L’ANSM s’apprête d’ailleurs à réactualiser les documents à destination des professionnels de santé et des patients pour inclure toutes les spécialités disponibles.
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