Les traitements de la dysfonction érectile pourraient favoriser le mélanome

Par

Publié le 24/06/2015

Les inhibiteurs de la phosphodiestérase (PDE5), utilisés dans les différents traitements de la dysfonction érectile, pourraient provoquer des mélanomes, le cancer de la peau le plus agressif. Une étude publiée mardi dans le « Journal of the American Medical Association » (JAMA) a porté sur 20 000 dossiers médicaux en Suède, de 2006 à 2012.

Sur 4 065 mélanomes diagnostiqués, 11 % des patients s’étaient vus prescrire du sildénafil, du vardénafil ou du tadafil. Soit une augmentation du risque de mélanome de 21 % chez les hommes prenant l’un de ces trois médicaments, mais aussi une hausse de 19 % du risque de carcinome basocellulaire.

Les chercheurs soulignent néanmoins que cette étude ne permet pas de mettre en évidence un lien de causalité entre inhibiteurs de la PDE5 et cancer de la peau : « Notre recherche montre en fait que les hommes qui ont le plus grand risque de mélanome ont des revenus élevés qui leur permettent de prendre plus de vacances au soleil et de se payer aussi ces médicaments, qui sont très chers. »

Cette étude renforce néanmoins la prescience d’une association entre les traitements de la dysfonction érectile et le mélanome. Une précédente étude parue en 2014 dans le « JAMA Internal Medicine », portant sur 26 000 hommes américains suivis de 2000 à 2010, dont 6 % prenaient du sildénafil, notait un risque accru de mélanome de 84 %.

En revanche, les chercheurs n’observaient pas d’augmentation du risque de carcinome. Près de la moitié des mélanomes sont associés à une mutation du gène BRAF, dont l’activation entraîne une baisse de l’expression de la PDE5, cible des traitements de la dysfonction érectile.