Chez l’homme, les tiques transmettent notamment les bactéries responsables de la maladie de Lyme, dont on estime à environ 27 000 le nombre de nouveaux cas annuels en France. Chez les animaux d’élevage, les tiques sont responsables de pathologies pouvant engendrer des baisses de production importantes.
Près de 900 espèces de tiques sont actuellement identifiées, qui sévissent partout à la surface du globe. Rappelons que la tique est un arthropode hématophage. Elle se nourrit de sang et a 4 stades de développement : œuf, larve, nymphe, adulte mâle et femelle. Les larves, nymphes et femelles piquent l’homme ou les animaux.
En France, plusieurs espèces ont un impact important en santé publique et vétérinaire. Ixodes ricinus, vecteur de la maladie de Lyme, est la plus importante en France car la plus abondante et distribuée quasiment sur tout le territoire. Elle apprécie les milieux relativement humides auxquels les animaux (en particulier le chevreuil) ont accès, tels que forêts, jardins, prairies et pâtures. Ses saisons préférées sont le printemps et l’automne.
Parmi les agents pathogènes transmis par les tiques à l’homme, deux sont bien connus : le virus de l’encéphalite à tique, très fréquent en Europe du Nord-Est (quelques cas par an en France), et les bactéries pathogènes appartenant au complexe Borrelia burgdoferi qui provoquent la maladie de Lyme, ou borréliose de Lyme. Quelques jours après la morsure de tique infectée par Borrelia, un érythème migrant (halo rouge caractéristique sur la peau) peut apparaître autour du point de morsure et s’étendre. En l’absence de traitement antibiotique, la maladie peut provoquer des atteintes cutanées, musculaires, neurologiques et articulaires pouvant être très invalidantes.
De nombreux axes de recherche
Parmi les projets de recherches de l’INRA, figurent notamment Citicks, qui s’inscrit dans les sciences participatives associant citoyens et chercheurs, et qui vise à mieux connaître les situations au cours desquelles surviennent les morsures de tiques, mettant à profit une application Smartphone (Vigi-Tique). Allant plus loin, il est même prévu que des volontaires puissent co-construire un projet scientifique (reconnaissance des espèces de tiques, analyse de leur contenu infectieux) avec des chercheurs, incluant des stages de recherche.
Un autre projet, dénommé LymeSnap, a pour objectif de mieux connaître le nombre de cas de maladie de Lyme (une maladie qui interroge, voire inquiète) en Pays des Combrailles, dans le Puy-de-Dôme. Chaque personne exposée à des tiques et présentant une « tache cutanée rouge », potentiellement un érythème migrant, pourra participer à cette étude. Il suffira d’envoyer par SMS ou par mail la photo de la lésion.
Un important pan de travaux va concerner le diagnostic des maladies à tiques (projet OH Ticks), l’exploration des possibles coïnfections entre différents germes transmis par les tiques (les tiques peuvent transmettre un grand nombre de virus, bactéries et parasites) et le séquençage du génome d’Ixodes ricinus (projet Genlric) ; la connaissance de ce dernier pourrait être mise à profit pour identifier certains traits (comme l’aptitude à abriter et transmettre certains pathogènes), préparer des vaccins et de nouveaux acaricides ciblés. L’enjeu est aussi de perfectionner les traitements d’infections transmises par les tiques depuis la faune sauvage.
D'après une conférence organisée par l'INRA
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