« À CET ÂGE, on hérite souvent d’un lit “qui vient d’ailleurs“, d’un frère sorti du nid par exemple, un lit que l’on n’a pas choisi, un lit qui ne grandit pas… », observe le Pr Léger, responsable du Centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel-Dieu à Paris. La chambre d’un adolescent est devenue aussi peu propice que possible à l’endormissement et à un sommeil de qualité, parce qu’envahie d’appareils électroniques (téléphone, télévision, ordinateur,etc.).
Ainsi, l’on sait d’une précédente enquête menée par l’Institut de veille sanitaire en 2013, que 50 % des jeunes réveillés par un SMS y répondent quelle que soit l’heure de la nuit ! Environnement défavorable aidant, le temps de sommeil des adolescents a chuté drastiquement.
Augmentation du sommeil profond.
Un lit confortable (1 m X 2 m) et douillet pourrait-il être un levier pour décider les jeunes à dormir davantage ? C’est donc l’hypothèse que viennent de tester le Pr Léger et le Dr Duforez sur une petite dizaine d’adolescents (seulement, pour des raisons logistiques : enregistrement polysomnographique sur une nuit, changement de literie, etc.). Et les résultats sont significatifs : le temps passé au lit s’accroît de 35 minutes « gagnées sur la soirée, les ados se couchant alors plus tôt, dans ce lit refuge », précise le Pr Léger, le temps de sommeil de 31 minutes, la durée de sommeil s’élevant au-dessus de la barre des 7 heures (loin encore des 9 heures nécessaires vers 15 ans !).
Le temps d’endormissement est réduit de moitié, passant de 18 minutes à 9 minutes, et l’on constate, toujours avec la nouvelle literie, une augmentation de la durée du sommeil lent profond, récupérateur, de 22 minutes sur la nuit, et une réduction du nombre des éveils de plus de 15 secondes.
Un lit spacieux et de qualité participe à l’évidence à un meilleur sommeil, « une activité essentielle à l’adolescence, où l’on n’est pas fini, physiquement et psychologiquement », résume le Dr Duforez. C’est en dormant que l’adolescent grandit, jour après jour, que son système nerveux devient mature, qu’il conforte ses apprentissages (grâce au sommeil paradoxal). Une dette chronique de sommeil, est aussi un facteur de risque métabolique.
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