Les escarres sont-elles plus fréquentes avec l’âge ?
N’importe qui, à tout âge, peut développer une escarre. La population vieillissante présente la plus grande probabilité d’avoir des problèmes de mobilité, mais les individus présentant des blessures au niveau de la moelle épinière ou des difficultés neuromusculaires sont également exposés à un risque certain.
Leur formation et leur guérison sont-elles rapides ?
Une escarre peut se former en quelques jours voire en quelques heures. En revanche, la cicatrisation peut nécessiter plusieurs mois et certaines personnes ne guérissent jamais. Une escarre peut provoquer une destruction importante des muscles, des tendons et des os. Les complications infectieuses peuvent remettre en cause le pronostic vital.
Quel est l’impact sur la qualité de vie ?
La douleur est l’une des principales plaintes. Les escarres affectent tous les domaines de la vie quotidienne et ont un impact très négatif sur la qualité de vie des patients et celle de leur entourage. La prise en charge rapide et globale du patient par un personnel adapté et multidisciplinaire est indispensable.
Quelles sont les positions à éviter ?
Les forces de cisaillement obliques s’exerçant parallèlement au support sont trois fois plus ischémiantes que les forces verticales. Le glissement et le frottement de la peau et des tissus par rapport au plan osseux étirent les petits vaisseaux. Les positions « assis au lit » ou « semi-assis au fauteuil » favorisent ces forces de cisaillement, ainsi que l’effet « hamac » du matelas ou les vêtements trop serrés chez les blessés médullaires.
Quelles sont les autres précautions à prendre ?
Si les patients ont des problèmes de transpiration, d’humidité ou une forte fièvre, il faut modifier les conditions de soins. En effet, l’humidité excessive est un facteur aggravant, elle est responsable de macération dont les effets sont majorés par la présence d’urines (incontinence et port de couches) et de selles.
Les massages sont-ils bénéfiques ?
Afin de protéger les zones à risque, il est utile d’appliquer une huile de massage antiescarre telle que Sanyrène. L’application se fait sous forme d’effleurage. Ce type de massage favorise la microcirculation cutanée mais il est contre-indiqué sur les zones lésées ou inflammatoires. L’état cutané doit être vérifié toutes les 8 à 12 heures, en particulier celui de la peau périlésionnelle : elle est fragilisée et doit être séchée soigneusement avec une compresse non tissée. Si besoin, elle est graissée avec des produits émollients non allergisants (Aloplastine, Cold cream, cérat de Galien, Cicabiafine, Dexeryl, Bepanthen…).
Quel rôle joue la nutrition ?
Il faut vérifier l’état nutritionnel du patient, surtout s’il est âgé, car la dénutrition entrave le processus de cicatrisation. Les escarres provoquent un hypercatabolisme protidique et l’apport nutritionnel se fait sur une base énergétique augmentée de 35 à 40 kcal/kg/j, dont 20 % de protéines (1,5 g/kg/j) et 60 % de glucides, associée à une hydratation renforcée. Certains nutriments pourraient jouer un rôle favorable sur la cicatrisation comme les vitamines A, C et E, le zinc et les acides gras polyinsaturés oméga 3.
Article précédent
Rappels physiopathologiques
Article suivant
Quels examens et dans quels cas ?
Les mots du client
Rappels physiopathologiques
Les questions à l’officine
Quels examens et dans quels cas ?
Les traitements
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques
Alzheimer : l’immunothérapie ouvre de nouvelles perspectives