Programme national nutrition santé 2018-2022

Les nouvelles recommandations alimentaires

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Publié le 09/04/2018
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Les objectifs quantifiés pour le nouveau cycle à venir du programme national nutrition santé (PNNS) vont permettre de disposer d'indicateurs pour évaluer et améliorer le statut nutritionnel de la population. Le Haut Conseil de santé publique (HCSP) présente des mesures fortes du fait de l’impact des facteurs de risques nutritionnels sur les maladies chroniques et la mortalité en France.

L’ensemble des objectifs se rapportent à l’adulte. Au total, ils portent sur les douze repères alimentaires spécifiques du PNNS. Pour chaque objectif a été défini un ou plusieurs indicateurs et le chiffrage de leur situation tel qu’attendu à la fin du prochain cycle du PNNS.

Les objectifs retenus sont en augmentation pour la consommation de fruits et légumes (de sorte que 80 % de la population au moins consomment au moins 3,5 portions de fruits et légumes par jour), de produits céréaliers complets, de légumineuses (de sorte que 100 % de la population consomme au moins une portion de légumineuses par semaine), et de fruits à coque sans sel ajouté. La consommation des produits laitiers évolue aussi, afin que 100 % de la population consomme au moins un produit laitier par jour. En revanche, la consommation de viande rouge et de charcuterie doit baisser (100 % de la population doit consommer en dessous du seuil de 500 g de viande hors volaille et de 150 g de charcuterie par semaine).

De même, on enregistre une baisse des boissons sucrées et d’alcool afin d'atteindre, pour 100 % de la population, une consommation maximum d'un verre de boisson sucrée par jour (dont jus de fruit), et moins de 10 unités d’alcool par semaine. Pour l’alcool, il sera nécessaire de disposer d’études qui non seulement quantifient la consommation moyenne des individus, mais aussi sa fréquence, sa périodicité, et les comportements de type binge drinking.

La consommation de sel et de sucres doit elle aussi baisser : 90 % des adultes doivent consommer moins de 7,5 g de sel par jour et 100 % de la population doit être en dessous du seuil de 100 g de sucres, hors lactose et galactose, par jour. Pour le HCSP, les objectifs se rapportant à des repères transversaux sont d'interrompre la croissance de la consommation des produits ultra-transformés selon la classification NOVA (des barres chocolatées aux sodas en passant par les soupes instantanées) et de réduire leur consommation de 20 % sur la période entre 2018 et 2022. En revanche, celle de produits bio doit augmenter, de sorte que 20 % de la consommation de fruits et légumes, de produits céréaliers et de légumineuses par semaine soient issus de produits bio, pour 100 % de la population.

Définir un indicateur de sédentarité

Concernant l’activité physique et la sédentarité, l’HCSP souhaite que soient atteints les objectifs de 80 % de la population adulte avec un niveau d’activité physique au moins modéré, et d’une réduction de 20 % du nombre d’adultes passant plus de trois heures par jour devant un écran en dehors de leur activité professionnelle. Le développement d’un indicateur de sédentarité devra être défini, prenant mieux en compte les usages et les modalités d’usage des écrans, les types d’activités sédentaires et les activités intellectuelles en découlant. Les objectifs du HCSP se rapportant au statut nutritionnel concernent d’abord le surpoids et l’obésité, de façon à diminuer de 15 % la prévalence de l’obésité chez les adultes, à stabiliser la prévalence du surpoids également chez les adultes, à stabiliser la prévalence de l’obésité chez les femmes de faible niveau socio-économique et à stabiliser la prévalence de l’obésité morbide par la prévention (hors chirurgie bariatrique).

La dénutrition n'est pas oubliée, il s'agit de réduire le pourcentage de personnes âgées dénutries vivant à domicile ou en institution, de 15 % au moins pour les > 60 ans et de 30 % au moins pour les > 80 ans, et de réduire de 20 % au moins le pourcentage de malades hospitalisés dénutris à la sortie d'hospitalisation.

La promotion de l’allaitement maternel, dans le respect de la décision de la femme, doit permettre d’augmenter de 15 % au moins le pourcentage d’enfants allaités à la naissance pour atteindre un taux de 75 % d'enfants allaités à la naissance et d’allonger de 2 semaines (de 15 à 17 semaines) la durée médiane de l’allaitement total, quel que soit son type.

D'après le rapport du Haut Conseil de la santé publique.

Christine Nicolet

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3426