Lors de ces Journées, la Dr Véronique Dieras (Rennes) a montré l’apport des inhibiteurs de CDK 4/6 (CDK pour cyclin-dependent kinase) dans la prise en charge des cancers du sein métastatiques exprimant les récepteurs hormonaux (RH+) et sans surexpression du récepteur HER2 (HER2-) : amélioration de la survie sans progression (PFS) et de la survie globale dans tous les sous-groupes. Mais l’histoire ne s’arrêtera sans doute pas là, des données récentes plaident en faveur de leur utilisation en première ligne (1).
La révolution de l’immunothérapie a peut-être conduit à négliger partiellement l’apport des inhibiteurs sélectifs de CDK 4/6 dans la prise en charge de ces cancers du sein métastatiques (RH+/HER2-).
Contrairement aux paninhibiteurs dont les résultats ont été décevants, ces inhibiteurs sélectifs qui sont au nombre de trois (abemaciblib, palbociclib et ribociclib) ont, en association avec l’hormonothérapie ou les inhibiteurs d’aromatase, montré qu’ils améliorent la PFS mais aussi la survie globale.
Ces résultats ont été observés dans tous les sous-groupes étudiés : femmes ménopausées, femmes pré ou périménopausées, en échec ou non de l’hormonothérapie (étude Paloma, Monaleesa et Monarch 2 et 3). Si les trois molécules ont fait leurs preuves, la Dr Dieras insiste sur le fait que les études sus-citées, de par leurs designs différents, ne permettent pas de comparer les trois inhibiteurs en termes d’efficacité.
La Dr Dieras insiste tout particulièrement sur les données de survie globale (Paloma 3, Monaleesa 3 et 7, Monarch 2), qui montrent un bénéfice réel, même s’il n’atteint pas toujours le seuil de significativité (Paloma 3).
De même, plusieurs études montrent que les inhibiteurs de CDK 4/6 sont efficaces indépendamment de la localisation des métastases, viscérales ou non, strictement osseuses (Paloma 2).
Des questions en suspens et des promesses
Enfin, plusieurs données plaident en faveur de l’utilisation des inhibiteurs CDK 4/6 en première ligne, et en phase précoce. Mais la Dr Dieras reconnaît que des évaluations complémentaires sont nécessaires à ce niveau. De même une méta-analyse sur données individuelles permettra d’objectiver d’éventuelles différences dans les sous-groupes.
Des questions restent en suspens, à commencer par le choix de l’inhibiteur de CDK 4/6, les comparaisons entre essais ne pouvant pas être réalisées. De plus, on ne dispose pas de biomarqueurs pouvant guider les choix. En pratique, la Dr Dieras estime que ce dernier repose essentiellement sur les paramètres cliniques (comorbidités, comédications) et sur le profil de tolérance des trois inhibiteurs disponibles qui ne sont pas superposables.
Enfin, on ne peut encore déterminer la meilleure stratégie en cas de progression sous inhibiteurs de CDK 4/6. L’étude des modifications biologiques de la tumeur, voire une analyse génomique peuvent être utiles, sachant que de nombreuses options sont à l’étude, à des stades divers de développement.
Il reste que d’ores et déjà, les inhibiteurs de CDK 4/6 ont transformé la prise en charge des cancers du sein métastatiques.
(1) Symposium organisé par les Laboratoires Pfizer.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques