LES DÉPUTÉS ont voté lundi l’autorisation de la vente des tests de grossesse et d’ovulation en grande surface. Ce vote est intervenu lors de l’examen en deuxième lecture du projet de loi sur la consommation, malgré l’opposition des députés UMP, UDI, des radicaux de gauche et du Front de gauche. Le gouvernement estime que cette mesure permettra un gain de pouvoir d’achat et facilitera l’accès à ces tests. L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) « désapprouve ce vote », qu’elle juge « contraire aux enjeux de santé publique ». Pour son président, Gilles Bonnefond, « le gouvernement a cédé au lobbying de la grande distribution. Ces autotests comportent des risques de mésusage et de mauvaise interprétation. Ces risques peuvent conduire à des grossesses non désirées et à des interruptions volontaires de grossesse », met-il en garde. Il préconise au contraire « une complémentarité entre le maillage territorial des officines et le Planning familial pour permettre aux jeunes filles d’avoir une réponse adaptée à leurs questions sur les tests de grossesse, les tests d’ovulation et la pilule du lendemain, et une information sur les choix de contraception ».
Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) dénonce pour sa part une « braderie sur les tests » et pense que cette libéralisation est « hors sujet ». Il estime que « la multiplication des points de vente n’améliorera pas la prise en charge des femmes » mais la complexifiera. « Si le bénéfice est encore inconnu, le risque est évident : créer un double circuit de dispensation et introduire une rupture dans l’égalité aux soins », dénonce Philippe Gaertner. Il juge qu’« économiser quelques euros par an ne vaut pas la mise en péril du conseil officinal sur une catégorie de produits où il reste indispensable ».
De son côté, l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) rappelle qu’il n’existe « aucune garantie de réduction des prix en cas de vente en grandes surfaces » et que les médicaments en vente libre en France sont parmi les moins chers d’Europe. Elle insiste également sur l’importance du « maillage officinal français », qui permet au pharmacien d’être « un acteur de santé de proximité, accessible partout en France rapidement, même dans les zones les plus reculées ».
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