DANS LA QUÊTE constante de marqueurs anthropométriques simples du risque cardio-vasculaire, après le poids, le tour de taille ou de hanche… deux chercheurs danois suggèrent de mesurer le tour de cuisse. Une proposition née certes d’une étude, mais aussi d’une réflexion fondée sur le rôle négatif d’une faible masse musculaire de la partie inférieure du corps. Un périmètre en est tiré : 60 cm. En deçà de ce seuil le risque est majoré ; au-delà il est minoré, mais sans relation effet-taille.
Berit L. Heitmann et Peder Frederiksen sont partis de l’étude de
2 987 participants de la branche danoise de l’étude MONICA. Ils étaient nés en 1922, 1932, 1942 et 1952. En 1987-1988, tous avaient bénéficié de mesures anthropométriques, dont le fameux tour de cuisse, pris juste sous le pli fessier, à droite. Ils ont été suivis jusqu’en décembre 2002, avec un enregistrement à 10 ans de l’incidence des maladies cardio-vasculaires et coronariennes, ainsi qu’à 12,5 ans de la mortalité totale.
Chez les hommes et les femmes.
« Nous avons trouvé des associations inverses et indépendantes entre la circonférence de la cuisse et la totalité des décès et de la morbidité cardiovasculaire chez les hommes et les femmes, écrivent les auteurs… Cet excès de risque… a été constaté indépendamment du pourcentage de masse grasse corporelle, de la taille, du tour de taille et de l’indice de masse corporelle, ce qui suggère que, quel que soit le degré d’obésité générale ou abdominale, de petites cuisses constituent un désavantage pour l’état de santé et la survie dans les deux sexes. » Les résultats demeurent en outre valides, quoique affaiblis, après ajustement pour les autres facteurs de risque que constituent la pression artérielle, les lipides sanguins et la consommation d’alcool.
Ces données ne surprennent pas les deux Danois. Des travaux antérieurs ont montré que la mortalité liée à l’indice de masse corporelle suit une courbe en U. S’il est admis que son élévation agit négativement sur l’espérance de vie, par une masse grasse trop élevée, des travaux ont tenté de comprendre pourquoi un IMC trop bas agit de même. Il s’agirait alors d’un déficit de masse maigre, musculaire donc, bien plus que de masse grasse. Une hypothèse que confirmeraient des études plus récentes en évoquant une relation entre le diabète de type 2 ou une insulinorésistance et une faible masse musculaire de la partie inférieure du corps. Cet effet ne serait pas contrebalancé par la protection que confère une faible masse grasse dans cette région. Elle favorise la sécrétion d’adipokines, dont l’adiponectine, un peptide aux propriétés anti-inflammatoires et cardioprotectrices.
Les auteurs dans leurs conclusions déplorent de n’avoir pu disposer d’une mesure objective de la composition tissulaire des cuisses des participants. Elle aurait pu confirmer le déficit en masse musculaire.
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