Le risque de cancer du sein est-il augmenté avec les contraceptifs hormonaux récents, aujourd’hui bien moins dosés, ou renfermant des progestatifs seuls (désogestrel) ou encore, qui se présentent sous de nouvelles galéniques, comme les anneaux, le patch ou l’implant ?
Pour faire le tour de cette question, des chercheurs danois ont mené une étude sur plus d'1,8 million de femmes suivies pendant près de 11 ans. Cette étude, publiée dans le « New England Journal of Medicine » du 7 décembre, confirme que l’utilisation régulière de contraception hormonale expose les femmes à une augmentation du risque de cancer du sein de 20 %, par rapport aux femmes n’ayant jamais eu recours à une contraception hormonale. L’étude montre aussi que le risque augmente avec la durée d’utilisation, (risque augmenté de 9 % pour une durée moins d’un an, à +38 % pour plus de 10 ans de contraception). De plus, le risque semble persister cinq ans après l’interruption de la contraception chez les femmes traitées pendant au moins 5 ans.
Augmentation finalement faible
Le risque de cancer du sein associé avec les contraceptifs hormonaux a déjà été relevé, notamment dans la Nurse’s health study. Mais l’étude danoise a l’avantage de s’être intéressée aux contraceptifs plus récents, utilisés au Danemark depuis les années 1995, et qui ont été peu étudiés. Au final, si l’on détaille chaque type de contraceptif (oestro progestatif, tout progestatif, en comprimé ou avec une autre galénique), on observe peu de différences entre les spécialités, qui exposent toutes à une augmentation du risque de cancer du sein du même ordre.
Toutefois, il faut replacer l’étude dans son contexte : elle a ciblé les femmes jeunes, chez lesquelles l’incidence du cancer du sein est faible. Ainsi, les auteurs estiment donc que le risque absolu est approximativement de 1 cancer du sein supplémentaire pour 7 690 femmes traitées pendant 1 an.
En second lieu, le risque de cancer du sein doit être mis en balance avec les bénéfices de la contraception hormonale, outre son efficacité contraceptive, sur les dysménorrhées, les ménorragies et sur la réduction du risque de cancer de l’ovaire, de l’endomètre et de cancers colorectaux. Dans un éditorial du « New England Journal of Medicine », David J Hunter (université d’Oxford, Royaume-Uni) estime que « la recherche de nouveaux contraceptifs dénués de risques de cancer du sein, qui a été abandonnée ces dernières années, doit être relancée ».
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