Les principes généraux des recommandations nutritionnelles pour la prévention des maladies cardiovasculaires ont récemment évolué. Elles préconisent globalement une alimentation riche en fruits et légumes, noix, huiles végétales, légumineuses, céréales, yaourts, poissons et volailles et pauvre en produits transformés et raffinés, en sucres, en aliments salés et en viande.
Les acides gras saturés (AGS), longtemps pointés du doigt, jouent un rôle moins important qu’on le pensait. L’accent est aussi désormais mis sur le type de substitution, qui n’est pas neutre: si l’on réduit les AGS au profit des sucres, aucun bénéfice cardiovasculaire ne peut être attendu. Leur provenance entre aussi en jeu: les AGS issus du fromage sont moins délétères que ceux de la viande rouge. En cause, le microbiote qui transforme la carnitine de la viande rouge en TMAO (oxyde de triméthylamine), reconnu comme un puissant athérogène.
Comment en pratique modifier les habitudes alimentaires, alors que nombre de nos comportements sont des automatismes solidement ancrés ?
La théorie du nudge
Au cours de ces dernières années, différentes expériences issues de la théorie du « nudge » (coup de coude en anglais) ont donné des résultats positifs. Cette approche consiste à mettre en place des actions simples pour pousser les personnes à agir différemment. On peut par exemple éloigner les aliments tentants de la vue ou réduire les portions et la taille des contenants. Un travail a ainsi montré que les personnes se servent des portions de glaces 50 % plus élevées si elles ont à leur disposition des gros bols et des grandes cuillères, comparativement à des récipients et couverts plus petits.
Une autre expérience a montré que si l’on introduit des chips de couleur dans un paquet en forme de tube la consommation est bien moindre.
« Selon une méta-analyse récente, les interventions de type "nudge" s’accompagnent d’une consommation accrue de produits sains, de 0,2 déviations standards, soit à peu près 120 calories par jour », a souligné le Pr Éric Bruckert, avant de préciser que la modification de la taille des assiettes et des portions apparaît comme la méthode la plus efficace.
Un plaisir essentiel
Les choix de consommation sont aussi largement guidés par le plaisir, qui relève d’un processus complexe, où interviennent la saveur et la palatabilité bien sûr, mais aussi des interactions sociales et la représentation cognitive de l’aliment. Des travaux ont notamment montré que la consommation alimentaire après une activité physique est modulée par le plaisir pris au cours de cette activité.
Ainsi, des personnes marchant pendant 4 km en ayant été incitées à observer des beaux bâtiments sur leur trajet mangent moins à l’issue de la marche que celles ayant fait le même parcours sans consigne particulière. La façon de présenter l’activité physique, comme source de plaisir ou facteur bon pour la santé, a donc un impact sur la consommation alimentaire, ce qui souligne le caractère essentiel de la notion de plaisir.
D'après une communication du Pr Éric Bruckert, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris aux Journées européenne de la Société française de cardiologie.
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