À QUEL AGE faut-il s’y prendre pour que nos enfants mangent des légumes ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre le projet européen HabEat 2010-2014, dont les conclusions ont été dévoilées lors d’un colloque à Dijon. Pour les chercheurs, « les deux premières années de vie revêtent une grande importance dans le développement des comportements alimentaires chez l’enfant, avec notamment une période charnière au moment de la diversification ». Les préférences alimentaires pourraient même s’instaurer encore plus tôt, chez le nourrisson. En effet, le projet HabEat a mis en évidence qu’un allaitement maternel plus long est associé à une consommation de fruits et légumes plus élevée lors de l’enfance. Selon les chercheurs, ceci pourrait s’expliquer par le fait que le bébé est exposé à certaines saveurs via le régime de sa maman, qui changerait le goût du lait. Une raison de plus à encourager l’allaitement maternel.
La période de la diversification alimentaire apparaît comme LE moment clé pour l’acceptation des légumes tout au cours de l’enfance. Pour réussir l’introduction des légumes, il est important de représenter à quelques jours d’intervalle le légume nouvellement introduit, et cela, surtout chez les enfants de moins de 2 ans, qui acceptent facilement le goût de la nouveauté. Chez l’enfant plus âgé, entre 2 et 6 ans, on est parfois confronté à un refus de manger certains aliments, même déjà connus. Il est donc plus difficile de faire accepter un nouvel aliment. À cet âge, il est toujours recommandé de présenter plusieurs fois l’aliment, mais pas trop souvent au risque de dégoûter l’enfant (deux fois par semaine étant défini comme trop fréquent). Changer la présentation du légume (en bâtonnet, râpé, en rondelles) et proposer plusieurs légumes à la fois sont également de bons moyens pour faire aimer les légumes.
Des attitudes parentales à rayer de la liste.
Le projet HabEat s’est également intéressé à certaines attitudes parentales à bannir. Ainsi, proposer un aliment en guise de récompense à son enfant (3-6 ans) est un mauvais réflexe, les études montrant que les enfants ont alors plus tendance à manger sans avoir faim. Les en-cas énergétiques moins d’une heure avant les repas sont aussi à proscrire, car les enfants mangent alors moins pendant les repas, mais avec au final un apport calorique total supérieur. « Si l’enfant a faim avant un repas, c’est l’occasion de lui proposer des légumes en guise d’apéritif », préconisent l’équipe du projet HabEat.
Toutes ces propositions visent à faire en sorte que les individus mangent plus de légumes tout au long de leur vie. Des légumes qui offrent de nombreux bénéfices pour la santé, comme le démontre encore une récente étude épidémiologique britannique (« Journal of Epidemiology & Community Health », 1er avril). Menée sur plus de 65 000 adultes, cette étude conclut que la consommation d’au moins 7 portions de 80 g de fruits et légumes par jour diminue de 42 % mortalité totale, de 31 % la mortalité cardio-vasculaire, et de 25 % la mortalité par cancer (par rapport à une personne en mangeant moins de 80 g par jour), les légumes étant plus protecteurs que les fruits. « L’effet est d’une ampleur stupéfiante, s’étonne le Dr Oyebode, co-auteur de l’étude. Plus nous mangeons de fruits et de légumes, plus nos chances de mourir diminuent, à n’importe quel âge. »
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