L’AN DERNIER, l’objectif de la campagne était de sensibiliser la population aux signes d’alerte annonciateurs de l’AVC, et à l’urgence d’appeler le 15 dès l’apparition de l’un d’entre eux. « Cette année, nous avons voulu mettre l’accent sur le post-AVC, sur tous les acteurs de santé impliqués et sur les aspects sociétaux que cette pathologie engendre », indique Olivier Morboeuf, responsable scientifique Bayer Healthcare. Les résultats du sondage IFOP pour Bayer, mené en septembre 2013, montrent que 64 % des personnes interrogées connaissent dans leur entourage une ou des personnes ayant déjà fait un AVC ; 98 % pensent qu’une rechute est possible après un premier épisode. « Les messages de la précédente campagne semblent avoir été bien compris puisque pour 75 % des sondés le premier réflexe est d’appeler le 15. Ce score témoigne d’une progression de 7 points, se félicite Damien Philippot, de l’IFOP. Les erreurs, comme mettre le patient en position latérale, lui faire un massage cardiaque ou du bouche-à-bouche, sont moins citées que précédemment. »
Plus de 770 000 personnes sont concernées en France par cet accident, qui représente la première cause de handicap, la deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer, et la troisième cause de mortalité avec 33 000 décès par an. Chaque minute compte dès l’apparition du premier symptôme, le pronostic dépendant de la rapidité de la prise en charge. « La maladie est neurovasculaire et non cardio-vasculaire, précise le Dr François Rouanet, du CHU de Bordeaux unité neurovasculaire. Le cardiologue surveille les facteurs de risque avant l’AVC, alors que le neurologue intervient en post-AVC. On dispose de quelques heures seulement (4 heures 30) pour limiter les séquelles. En effet, le cerveau ne possède aucune réserve en oxygène et en glucose ; lorsqu’il n’est plus ou mal irrigué c’est la panne sèche. »
Les séquelles les plus fréquentes sont des difficultés pour marcher, pour parler, des problèmes de mémoire et d’attention. Le retentissement est aussi psychologique (dépression, fatigue), social, familial. Les traitements sont instaurés à vie, et Angélique Lienhardt, infirmière coordinatrice, membre du réseau ChronEduc en Languedoc-Roussillon, souligne l’importance de l’éducation thérapeutique pour bien impliquer le patient dans son traitement. « Après avoir établi un diagnostic éducatif, on lui apprend à gérer sa maladie en déterminant ses priorités, explique-t-elle. On utilise des outils pédagogiques établis en partenariat avec Bayer pour démystifier la maladie, combattre les prérequis, connaître les savoir-faire existants, puis on réalise une évaluation des nouvelles compétences acquises. »
Il y a une vie après l’AVC
L’enquête IFOP révèle également que les personnes interrogées, jeunes et seniors, ont une bonne connaissance des démarches à suivre pour limiter le risque de récidive. Elles citent majoritairement l’arrêt du tabac (64 %), le contrôle de la pression artérielle (60 %), une alimentation saine (57 %), la limitation de la consommation d’alcool (57 %), mais aussi la baisse du cholestérol et la pratique d’une activité physique. « Notre cible principale est l’HTA, car elle fait le lit de l’AVC et des récidives, déclare le Pr Jean Marc Davy, cardiologue au CHU de Montpellier. Les traitements des maladies chroniques comme le diabète, les dyslipidémies, les troubles cardio-vasculaires, dont la fibrillation atriale (FA), sont également nos priorités. La prescription d’anticoagulants, de statines, d’antihypertenseurs, est indissociable d’une bonne hygiène de vie et d’une prise en charge paramédicale pour aider le patient et son entourage à mieux vivre les conséquences de l’AVC au quotidien. » La prise en charge post-AVC fait intervenir différents professionnels de santé : rééducateurs, orthophonistes, kinésithérapeutes, infirmiers, pharmaciens, psychologues… Des associations de patients, telles que France AVC, apportent également un soutien de poids. « Nous comptons à ce jour 37 antennes dans l’Hexagone, elles permettent non seulement d’amplifier les messages des campagnes d’information, mais elles participent à des conférences, des écoutes téléphoniques, des groupes d’échanges, tels que théâtre, chants, sorties sportives, afin de rompre l’isolement des malades et de leur famille, explique Françoise Benon, secrétaire nationale de France AVC. Nous sommes tous et toutes des bénévoles et je me permets de lancer un appel aux dons afin de renforcer notre implication dans d’autres projets de dépistage, d’aide et de suivi des patients. »
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