LES INFECTIOLOGUES ne cessent de réitérer leur inquiétude à propos de l’évolution des résistances bactériennes aux antibiotiques, en particulier du développement des bactéries multirésistantes (BMR). Selon un « scénario catastrophe » évoqué par le Pr Christian Rabaud (président de la SPILF**), la courbe de létalité liée aux maladies infectieuses bactériennes, « pour l’instant en voie de régression », risque de remonter d’ici à 2030 et, en Europe, 25 000 sujets décéderaient d’une infection à BMR qui n’a pu être traitée. D’où la nécessité de poursuivre les efforts sur le bon usage des antibiotiques. Certes, des progrès ont été réalisés à la suite de la première campagne nationale, « Les antibiotiques c’est pas automatique ». Mais, depuis 2007, la tendance des prescriptions est à nouveau à la hausse. Et la deuxième campagne, « Utilisés à tort, les antibiotiques sont moins forts », semble faire un flop. Or la sensibilisation du public est essentielle dans ce domaine.
Au cœur de la société civile.
Comme le note le Pr Pierre Weinbreck (président du CMIT**), « le problème doit être mis au cœur de la société civile ». C’est la raison pour laquelle l’Alliance francophone contre les BMR a été conçue d’emblée avec les usagers (association le LIEN), indique le Dr Jean Carlet (consultant OMS, Paris). Une autre initiative pour tenter de faire face à la menace des BMR est la demande d’inscription des antibiotiques au patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans un contexte où aucun « blockbuster » en antibiothérapie n’est en vue, ces médicaments méritent en effet d’être préservés, selon un avis consensuel.
L’actualité en infectiologie est également professionnelle, avec la publication du « référentiel métier » élaboré dans le cadre de la loi HPST. Ce document, qui sera prochainement en ligne sur le site de la SPILF, précise, pour la première fois le champ des compétences des infectiologues. Le Pr Weinbreck rappelle à cette occasion que l’infectiologie est l’un des rares métiers ayant une dimension à la fois individuelle et collective (sida, BMR, tuberculose…), et une dimension curative et préventive (vaccins).
* « Le Quotidien du Médecin » du18 avril 2011.
** SPILF : Société de pathologie infectieuse de langue française.
CMIT : Collège des universitaires
de maladies infectieuses
et tropicales.
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