À l’occasion du Congrès francophone d’allergologie (CFA) qui se tient à Paris jusqu’à la fin de la semaine, les allergologues se mobilisent pour garantir l’accès aux traitements de désensibilisation, menacés d’une baisse de remboursement.
Le constat est simple : alors que l’on assiste à une explosion du nombre d’allergiques en France, il n’est pas pensable que les pouvoirs publics puissent abaisser le remboursement de la désensibilisation, s'insurgent les allergologues actuellement réunis en congrès à Paris (voir notre article « abonné »). C'est aujourd’hui le seul traitement qui agit sur la cause de la maladie et qui empêche l’aggravation de la pathologie, souligne Isabelle Bossé, présidente du Syndicat français des allergologues (SYFAL).
Jocelyne Just, présidente de la Société française d’allergologie, enfonce le clou : « Chaque jour, nous voyons à l’hôpital et dans nos cabinets des patients allergiques sévères pour qui la désensibilisation constitue le seul traitement permettant l’amélioration de leur qualité de vie. Si le niveau de remboursement était abaissé, comme le préconise dans un récent avis la HAS, plus de la moitié des allergiques ne pourront plus être désensibilisés. »
Problème : il n'existe pas aujourd'hui de cadre pour évaluer l'efficacité des allergènes préparés spécialement pour un individu (APSI, lire notre « Rendez-vous pharmaco » sur le sujet). C'est pourquoi les allergologues ont décidé de s'unir pour construire ce cadre et participer à une meilleure connaissance de la désensibilisation, et démontrer ainsi, chiffres et retours d'expériences à l'appui, la nécessité de ces traitements pour les patients souffrant d'allergie sévère.
Une enquête auprès des patients allergiques en cours de désensibilisation a été lancée depuis le début de l'année. Le questionnaire est disponible en ligne et dans les cabinets des professionnels de santé. Son objectif : évaluer l’amélioration de leur qualité de vie depuis le début du traitement. Parmi les premiers retours, 63,3 % d’entre eux estiment qu’elle s'est améliorée. 18,9 % n’ont plus aucune gêne (résultats au 5 mars 2018 portant sur 3 175 réponses).
Près d'un Français sur trois souffre d'une ou plusieurs formes d'allergies. Environ 300 000 patients allergiques suivent actuellement un traitement de désensibilisation.
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