LE VIRUS A(H1N1) de la grippe espagnole de 1918 a laissé un lourd héritage à la planète. Lui-même descendant de ceux des épidémies des années 1760 et 1830, il a permis la dissémination dans la nature des associations de 8 gènes. La dernière en date, de type A (H1N1), dérive de deux virus porcins, non liés entre eux, dont l’un descend directement de celui du début du XXe siècle. Ce qui permet à David M. Morens et coll. d’écrire dans le « New England Journal of Medicine » : « Nous vivons une aire pandémique qui a commencé aux alentours de 1918. »
?Pour mieux comprendre la situation actuelle, expliquent les chercheurs des NIH américains, il ne faut pas appréhender les virus influenza comme des entités distinctes, mais comme des équipes de gènes à huit joueurs. Dans la nature, les virus A aviaires semblent exister comme des complexes transitoires de ces 8 gènes qui s’assemblent et se réassemblent soit confusément, soit au hasard, dans un énorme réservoir aviaire global. En raison de ces rassortiments continuels, une variété apparemment infinie de nouveaux virus, aux propriétés théoriquement nouvelles, sont en fabrication permanente.
?En pratique, chaque virus A contient un gène codant pour l’un des 16 hémagglutinines (HA) et un autre codant pour l’une des 9 neuraminidases (NA). Elles favorisent respectivement la liaison et le détachement viral. Des 144 combinaisons possibles, seulement 3 NA et 2 NA ont été mises au jour dans des virus adaptés à l’humain (H1N1, H2N2, H3N2). C’est ainsi que le virus responsable de la pandémie de 2009 est un descendant de quatrième génération de celui de1918.
?Optimistes, les auteurs s’aperçoivent que les pandémies perdent en sévérité au fil du temps (traitements, hygiène…). Pessimistes, ils pensent qu’il faut s’attendre à de futures pandémies avec un virus entièrement nouveau.
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Françoise Amouroux
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