La prise en charge d'un fumeur nécessite de savoir identifier et gérer de façon optimale ses principaux écueils au sevrage. L'impossibilité d'arrêter peut s'expliquer par découragement après avoir tout essayé, par insuffisance de compréhension de la part du médecin (manque d'empathie) ou parce que les traitements ne sont pas optimisés, suffisamment expliqués, ou bien suivis.
L'une des principales craintes exprimées par le fumeur est la peur d'un arrêt total immédiat. Les études montrent que la date d'arrêt peut être flexible entre la première et la cinquième semaine après le début du traitement par varénicline. On constate même un plus grand nombre de tentatives d'arrêt et le niveau d'efficacité du médicament reste honorable.
Les possibilités et les modalités de réduction progressive du tabac sont également méconnues. Chez les fumeurs motivés, la réduction progressive sous traitement par varénicline permet un recrutement de patients abstinents plus rapide. Plusieurs arguments sont possibles en cas d'échecs répétés ou d'expérience négative de traitements mal adaptés. Ils sont souvent liés à des traitements arrêtés trop tôt. Le taux de réussite est plus important et l'abstinence se maintient dans le temps si les traitements sont poursuivis suffisamment longtemps.
Une étude a évalué l’efficacité et la tolérance de varénicline et du bupropion versus les traitements nicotiniques de substitution (TNS) et placebo. Le taux d’abstinence continue des semaines 9 à 12 a été significativement plus élevé dans le groupe varénicline que dans le groupe placebo et que dans les groupes TNS et bupropion.
D'autres situations découragent les tentatives d'arrêt du fumeur. Ainsi, les rechutes avec le sentiment d'avoir tout essayé de façon optimale bloquent parfois de façon définitive et sans appel l'idée de reprise d'un traitement déjà utilisé. Avec varénicline, même s'il y a eu échec initial ou rechute, il est possible de recommencer le traitement, les résultats sont positifs et encourageants.
Adaptation posologique
La crainte des effets secondaires potentiels des traitements pharmacologiques est un autre frein. Les études montrent qu'en cas de troubles du sommeil, de vertiges, nausées ou agitation, la réduction et l'adaptation de la posologie de Champix au cas par cas ne se font pas au détriment de son efficacité.
Quant aux suspicions d'effets secondaires importants, il apparaît que ceux-ci ont été surestimés. Les conclusions d'une vaste étude d'ampleur inédite, publiées en septembre 2015, sont claires : « Ni le bupropion, ni la varénicline n'ont montré une augmentation des risques cardiovasculaires ou neuropsychiatriques (suicidaires, dépressifs), comparés aux substituts nicotiniques. » Si ces risques semblent écartés, la prescription du Champix doit toujours être suivie de près par un médecin.
Champix est de nouveau remboursé depuis le 1er mai 2017 dans des conditions très précises. Cette prise en charge s'applique lorsque le médicament est prescrit en seconde intention, après échec des substituts nicotiniques, chez des fumeurs ayant une forte dépendance au tabac.
Symposium Pfizer. 11e Congrès de la Société francophone de tabacologie. Novembre 2017.
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