Diagnostic
Le zona n’a pas de spécificité de sexe ou d’âge. Il survient chez un sujet ayant été en contact avec le virus VZV ou ayant exprimé la varicelle. Il touche cependant préférentiellement la femme de plus de 50 ans, à l’occasion d’une modification du système immunitaire liée au vieillissement, à une maladie intercurrente, à une prise de médicaments corticoïdes ou immunosuppresseurs, à une infection VIH, ou un cancer, ou tout simplement à l’occasion d’une fatigue.
Les prodromes : apparition dans un contexte fébrile, infectieux d’une sensibilité, de picotements, de sensation de brûlure, d’engourdissement, de dysesthésies, dans un territoire limité du corps.
L'éruption : elle va suivre dans les 48 à 72 heures. Ce sont des placards érythémateux qui précèdent l’apparition de vésicules voire des bulles remplies de liquide clair, regroupées en bouquets et coalescentes, douloureuses, ou tout simplement prurigineuses le long d’un trajet métamérique, d’où le caractère unilatéral et parfaitement délimité à un hémicorps, le long d’un trajet radiculaire. Puis les vésicules se rompent et se dessèchent, pour se recouvrir d'une croûte qui tombe en une dizaine de jours laissant des cicatrices achromiques et atrophiques.
L'éruption et les vésicules durent généralement de 7 à 10 jours environ, pour disparaître complètement après un mois.
Les lésions sont parfois discrètes surtout au début et ce sont les symptômes neurologiques qui sont au premier plan.
La douleur aiguë est de type neuropathique, brûlure, élancement, décharges électriques, d’intensité variable selon les personnes.
Physiopathologie
La forme habituelle est représentée par :
- Le zona intercostal : une légère fièvre (38 à 38,5 °C) ;
- Des douleurs d'un seul côté du thorax souvent lancinantes plus ou moins importantes disparaissant en 2 à 3 semaines ;
- Une hypoesthésie ou hyperesthésie douloureuse ; dans ce cas on trouvera selon le niveau métamérique un ganglion axillaire.
L’éruption se fait le long d’un trajet partant de la colonne vertébrale, dessinant une direction en branche de sapin, typiquement métamérique, et s’arrêtant à la face antérieure du corps sur la ligne médiane à type de bulles rosées, décrites ci-dessus.
Près de 90 % des zonas guérissent sans séquelles en deux ou trois semaines et la survenue ultérieure d'un autre épisode de zona est peu fréquente.
Toutefois, certaines complications du zona peuvent apparaître :
- Une douleur persistante qui peut durer plus de six mois (algies post-zostériennes), survenant surtout chez les personnes âgées ;
- Une impétigination des lésions ;
- Une extension sur plusieurs zones du corps en cas d’immunodéficience.
Le zona ophtalmique : c’est le nerf ophtalmique de Willis qui est atteint, avec un risque oculaire s’il y a une atteinte du rameau nasal interne avec de fait une éruption narinaire. Des maux de tête violents et lancinants situés au niveau du front et d'un œil précèdent l'éruption du zona ophtalmique de quelques jours.
L'éruption apparaît dans différents territoires de la face selon les branches des nerfs atteintes : sur la moitié du front et du cuir chevelu, touchant selon les cas la paupière, la cornée, le nez.
Des complications au niveau de l'œil sont fréquentes : kératite, conjonctivite, uvéite, voire paralysie des mouvements oculaires, et perte de la vision.
Le zona auriculaire : cette forme peut simuler une otite. Il y aura une adénopathie pré tragienne, une anesthésie de l’hémi langue dans ses 2/3 antérieurs, parfois une paralysie faciale et des troubles de l’équilibre dits cochléovestibulaires, avec parfois des acouphènes unilatéraux.
Le zona de l’immunodéprimé : des complications viscérales proches de celles de la varicelle peuvent être observées. L’éruption est volontiers plus marquée ulcéreuse, et hémorragique, parfois nécrotique avec d’intenses douleurs. Alors qu’il ne touche habituellement qu’un métamère il peut en toucher deux, voire être bilatéral.
La névralgie post-herpétique (NPH) s’observe dans 10 à 15 % des cas. C’est une douleur intense qui peut durer plusieurs semaines, quelques mois, plus rarement des années.
Traitement
Les antiviraux : L’aciclovir (Zovirax) et son ester, le valaciclovir (Zelitrex), sont le traitement de référence par voie intraveineuse ou par voie orale à de fortes posologies (800 mg toutes les 4 à 6 heures), et 1 g trois fois par jour respectivement pendant 7 jours, en commençant dans les 72 heures du début de l’éruption.
Le famciclovir, le foscarnet sont des traitements possibles dans certaines circonstances.
Les antalgiques sont utiles au traitement des algies post-zostériennes.
La capsaïcine topique en crème à 0,025-0,075 p. 100 est parfois indiquée.
Les antidépresseurs tricycliques avec l’amitriptyline à la posologie de 75 à 150 mg/j la désipramine, les benzodiazépines, la carbamazépine la clomipramine.
La gabapentine et la prégabaline ont changé l’évolution de telles douleurs.
La neurolyse chirurgicale et l’acupuncture ont été proposées dans des circonstances exceptionnelles.
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