Faut-il avoir recours à une hormonothérapie de substitution à la ménopause ? Cette question est controversée depuis 2002, suite à la publication d’une grande enquête américaine, la WHI (Women’s health initiative). Cette dernière avait alors révélé des risques liés à la prise d’un traitement hormonal substitutif (THM), notamment une augmentation du risque de cancer du sein et d’accidents cardiovasculaires. Face à l'émergence de ces risques, l’étude avait été arrêtée en cours de route.
Depuis, l’usage du THM est restreint, même en France, alors que les spécialités prescrites sont très différentes de celles qui ont été utilisées dans l’étude WHI. Aujourd’hui, dans l’Hexagone, la Haute Autorité de santé ne recommande un recours au THM que lorsque les symptômes sont gênants au point d’altérer la qualité de vie des femmes, et aux doses les plus ajustées, sur une durée la plus courte possible. Ces symptômes sont des bouffées de chaleur, sudation nocturne, sécheresse vaginale, problèmes urinaires, etc.
De nouvelles données
Cependant, une étude américaine, publiée le 12 septembre 2017 dans le « Journal American of Cardiology », qui revient sur les données de la WHI, pourrait bien changer la donne. Cette analyse montre, avec un recul de 18 ans, que la prise d’un THM durant 5 à 7 ans n’augmente pas le risque de mortalité.
L’étude a suivi 27 347 femmes de 50 à 79 ans durant 18 ans. 8 500 ont pris un THM à base d’œstrogènes équins conjugués et de médroxyprogestérone durant 5 ans et 5 400 ont pris seulement des estrogènes équins conjugués durant 7 ans. Jusqu’en 2014, leurs données ont été comparées à celles de 13 500 femmes volontaires ayant pris un placebo.
Au final, la mortalité est inchangée, que l’on prenne un THM ou pas. Le taux de mortalité est de 27,1 % dans les groupes THM (quel que soit le THM pris) versus 27,6 % dans le groupe placebo. De même, il n’y a pas plus de mortalité cardiovasculaire, de décès par cancer ou de décès dus à d’autres causes dans le groupe THM que dans le groupe placebo. Ainsi « cette étude permet de conclure que la prise d’un THM à base d’estrogènes équins conjugués seuls ou associés à la médroxyprogestérone n’est pas associée à une augmentation de la mortalité toute cause, de la mortalité cardiovasculaire ou par cancer, sur un suivi de 18 années », avancent les auteurs.
En conclusion, en l’absence de contre-indication absolue, tel qu'un antécédent de cancer du sein ou de thrombose, la prescription d’un THM semble envisageable, tout au moins sur le moyen terme.
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