Des chercheurs de la Johns Hopkins University School of Medicine montrent que la thalidomide a faible dose permet d’améliorer la toux et la qualité de vie au cours de la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI). Plus de 80 % des sujets atteints par la maladie présentent une toux sèche et tenace, pour laquelle aucun traitement n’était disponible jusqu’alors. La prescription de thalidomide, qui a été retiré du marché en 1961 en raison de malformations graves congénitales, est autorisée dans certaines pathologies, comme le myélome et le cancer du rein.
L’équipe du Dr Maureen Horton a réalisé un essai croisé, en double aveugle, contrôlé versus placebo pour tester l’efficacité du thalidomide contre la toux de la FPI. L’effectif de l’étude était relativement restreint avec 20 patients dans chaque groupe, 15 hommes et 5 femmes. Les patients étaient randomisés dans l’un des 2 groupes pour 3 mois. Après une période de 2 semaines de wash out, les patients du groupe placebo passaient dans le groupe thalidomide à faible dose pour 3 mois, et vice versa. Tous étaient âgés de plus de 50 ans pour un âge moyen de 67 ans.
Vie sociale améliorée.
Les patients notaient très souvent un changement dans les 2 semaines de prise de thalidomide. À l’arrêt du médicament, la toux réapparaissait. « À la fin de l’essai, tous les patients ont exprimé leur souhait de continuer à prendre le médicament car leur toux s’était améliorée. » En moyenne, la toux s’était améliorée de 63 % pendant le traitement, la qualité de vie respiratoire (activités quotidiennes) de 20 %, d’après deux questionnaires spécifiques (Cough Quality of Life Questionnaire, Saint George’s Respiratory Questionnaire). Des effets secondaires à type de constipation, vertiges et de malaise, ont été rapportés chez 74 % des participants pendant la période thalidomide et chez 22 % pendant la période placebo.
« La toux permanente altère la qualité de vie de différentes façons, explique le Dr Horton. Certains sujets ne vont plus à la messe ou à des réunions car les gens les soupçonnent d’être contagieux. D’autres ont une incontinence urinaire prononcée en raison de la toux par exemple. » La qualité de vie n’est pas un vain mot dans cette maladie grave où, à côté de l’oxygénothérapie et la kinésithérapie respiratoire, le seul traitement curatif est la greffe pulmonaire. Une fois le diagnostic posé, l’espérance de vie n’est que de 3 à 5 ans. Ces résultats méritent que læ thalidomide soit testé de nouveau dans une étude de plus grande ampleur.
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