L’ARRÊTÉ du 11 juin 2013 a officialisé la possibilité de réaliser en ville, et dans des conditions précises, trois tests d’orientation diagnostique (glycémie, angine et grippe). Cette pratique est proposée aux médecins, aux infirmiers et aux pharmaciens (titulaires ou adjoints). Pour Martial Fraysse, président du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens d’Île de France, le test angine s’inscrit dans le cadre de l’amélioration des règles de prise en charge par les antibiotiques. Parmi les principales modalités d’exécution, il souligne l’importance de l’espace de confidentialité et le respect des procédures d’assurance qualité. Une fiche récapitulative valant pour l’officine doit mentionner la formation suivie par le pharmacien, le mode d’utilisation et de contrôle du test choisi, la communication du résultat au patient et l’élimination des déchets (un modèle de fiche est disponible sur le site legifrance.gouv.fr). Par ailleurs, la traçabilité du résultat de chaque patient doit être assurée : résultat en clair et en UI, dispositif utilisé, numéro de lot du test, date et heure, identification de l’opérateur. Ces données sont à faire figurer dans le dossier patient.
Des patients pas tous éligibles.
Le test ne doit pas devenir systématique, rappellent les Drs I. Pendola-Luchel et D. Dreux : il n’est pas à proposer à un enfant avant 3 ans, ou bien agité et non coopérant, ni à une femme enceinte ; de même, en cas d’angines à répétition ou de pathologie associée. Il faudra se méfier d’une forte fièvre, d’une hyperalgie, d’un terrain débilité et de tout aspect inhabituel de la gorge. Si un résultat positif doit être suivi d’une visite chez le médecin (rapide, mais sans caractère d’urgence), un résultat négatif ne doit pas l’en exclure dans certaines situations complexes ou incertaines. Dans tous les cas, la bonne coopération entre le pharmacien et le médecin conditionne ici l’efficacité du parcours de chaque patient.
Démonstration théorique, acquisition des gestes et réalisation d’un test par chacun ont ponctué la fin de soirée. Répartis dans des petites salles reproduisant les conditions professionnelles : table, chaise, port de blouse, gants, masque, lampe frontale… et kit de tests, les participants ont pu manipuler sous l’œil et les conseils des maîtres de stage formateurs.
L’URPS pharmaciens Île de France, partenaire de cette formation, propose d’expérimenter auprès de 400 pharmacies ce test angine sur une durée de six mois à partir de septembre 2014. Les conditions et engagements de l’URPS sont disponibles sur son site Internet ou auprès du secrétariat (secretariat@urps-pharmaciens-idf.fr).
Valoriser le rôle du pharmacien par la pratique de tests d’orientation diagnostique (TOD) suppose un niveau d’exigence professionnelle. Aussi, une formation théorique et pratique, la mise en œuvre exclusive par un pharmacien dans un espace de confidentialité, une traçabilité et une communication renforcée auprès des patients, sont autant de gages de qualité pour le déploiement de cette nouvelle mission.
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