Antidépresseurs et corpulence n’expliquent pas tout

Le stress post-traumatique double le risque de diabète de type 2

Publié le 12/01/2015
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Une étude de cohorte américaine qui a suivi près de 50 000 femmes pendant 22 ans suggère un lien de causalité entre le diabète de type 2 et le syndrome de stress post-traumatique. Tout n’est pas élucidé dans les mécanismes mis en jeu.

REVIVISCENCE, évitement, altérations négatives de la cognition et de l’humeur et hyperactivité, plus les symptômes rattachés à l’un de ces 4 ensembles qui définissent le syndrome de stress post-traumatique dans le DSM V sont nombreux, plus le risque de diabète de type 2 augmente, selon une étude de cohorte publiée dans le « JAMA Psychiatry ». La Nurses’ Health Study II qui a suivi 49 739 infirmières pendant 22 ans, révèle ainsi que pour les femmes les plus touchées par le stress post-traumatique, le risque est presque doublé par rapport à celles n’ayant pas vécu d’événement traumatique.

Les épidémiologistes de la Columbia University ont recherché l’exposition à un événement traumatique chez les participantes en leur soumettant un questionnaire qui en listait 16 reconus comme tels. Il leur était demandé de sélectionner le pire d’entre eux et pour ce dernier, de répondre à un test recherchant la présence de 7 symptômes de stress post-traumatique survenus au cours de l’année suivante.

Un mauvais sommeil pourrait être en cause.

Par rapport aux femmes n’ayant vécu aucun événement traumatique, le risque de diabète de type 2 était majoré de 40 % pour les victimes rapportant 1 à 3 symptômes de stress post-traumatique, de 50 % pour celles ayant 4 à 5 symptômes et de 80 % en cas de 6 à 7 symptômes. Si aucun effet n’a été rapporté pour le tabagisme, le régime alimentaire, la consommation d’alcool ou l’activité physique, la prise d’antidépresseurs et un indice de masse corporelle élevé expliquaient pour moitié l’augmentation du risque de diabète. Parmi les autres facteurs pouvant expliquer le lien entre stress post-traumatique et diabète, les auteurs avancent en premier lieu les troubles du sommeil, mais aussi des altérations de l’axe hypothalamo-pituitaire ou encore l’inflammation.

JAMA Psychiatry, publié en ligne le 7 janvier 2015.
Dr Irène Drogou

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3144