LES GRANDS-MÈRES le disaient : « Les bébés se réveillent plus grands. » Une étude américaine montre que la sagesse populaire a raison. Les nouveau-nés grandissent au cours de périodes de sommeil supplémentaires. Ce constat devrait permettre de rassurer les parents qui ne comprennent pas les irrégularités dans le sommeil de leur enfant.
L’objectif de départ de Michelle Lampl (Atlanta) et Michael L. Johnson (Charlottesville) était justement de comprendre certains mécanismes qui sous-tendent les irrégularités dans les périodes de sommeil des nouveau-nés. L’hypothèse de départ était de vérifier l’existence d’un couplage entre poussées de croissance et besoin de sommeil. Les parents de 23 bébés (dont 14 fillettes) ont tenu un agenda quotidien des sommes sur une période 4 à 17 mois (soit 5 798 journées). À l’enrôlement les jeunes participants avaient 12 jours en moyenne. Au cours du suivi, la taille des bébés était mesurée grâce à une technique d’étirement maximum, de façon quotidienne, hebdo- ou bihebdomadaire.
Les analyses statistiques montrent une association entre les poussées de croissance et le nombre total d’heures d’assoupissement ou de périodes de somme. Comme covariables, les auteurs retrouvent l’allaitement, le sexe et l’âge. Les périodes de sommeil les plus longues sont simultanément associées à une prise de poids et à une modification de la quantité de masse grasse. Ce qui sous-entend la mise en place d’un processus anabolique lié à la croissance.
Sur 48 heures, 3 siestes de plus.
Les nourrissons enrôlés avaient des accès irréguliers de sommeil, provoquant une augmentation de la durée totale de 4,5 heures sur 48 heures, ce qui peut se traduire par 3 siestes de plus (en moyenne). Ce sont ces sommes supplémentaires qui ont pu être rattachés aux épisodes de croissance.
Garçons et filles ne connaissent pas les mêmes schémas sommeil/croissance. Globalement les poussées sont associées à davantage de sommes chez les garçonnets, alors que les fillettes en majorent le nombre. Ce qui apparaît être l’inverse du rythme classique. Généralement les garçons dorment plus souvent et moins longtemps à chaque reprise que les filles.
Toutefois, la correspondance n’est pas parfaite. Certaines perturbations du sommeil ne s’accompagnent pas de poussée de croissance et, à l’inverse, chaque épisode n’est pas précédé d’une période de sommeil. L’explication de la relation n’est pas connue. Les auteurs ne peuvent que formuler des hypothèses sur le lien entre la biologie du sommeil et la croissance osseuse. Ils rappellent, par exemple, que la sécrétion de l’hormone de croissance s’élève après l’endormissement et durant les phases de sommeil profond. Dès lors, M. Lampl et M. Johnson voient dans le sommeil l’une des composantes du système physiologique de la croissance.
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