Au-delà des approches spécifiques, des consensus internationaux se dégagent quant à la nécessité, pour les pharmaciens, de mieux se former à la prévention et au suivi de ces maladies, essentiellement les maladies cardiovasculaires, le diabète, le cancer, ainsi que l’asthme et la BPCO. Les pharmaciens souhaitent majoritairement, pour cela, s’intégrer plus étroitement dans des équipes pluridisciplinaires, mais constatent que les moyens ne suivent pas les intentions : la rémunération insuffisante des nouveaux services entrave leur développement dans la plupart des pays étudiés par ce rapport.
15 études nationales
Ce travail a été mené par un comité présidé successivement par l’ancienne présidente du CNOP, Isabelle Adenot, puis par son homologue portugaise, Isabel Jacinto. Il étudie en détail les initiatives prises par les pharmaciens dans 15 pays dont, en Europe, l’Allemagne, la Finlande, le Portugal, la Suède et la Suisse. Le Portugal est d’ailleurs l’un des pays les plus avancés dans ce domaine, avec de très nombreux programmes de prévention, de dépistage et de suivi des traitements à l’officine. L’Australie se distingue depuis longtemps par ses innovations en matière de services officinaux, mais l’Afrique du Sud, le Liban et le Nigeria développent eux aussi des nouvelles missions, notamment en matière de prévention et d’éducation sanitaire. L’Inde souhaite elle aussi faire évoluer ses 700 000 officines dans ce sens. Au niveau mondial, 60 % des associations nationales de pharmaciens disent former leurs membres à la prévention et au suivi des maladies cardiovasculaires, 65 % au diabète, 62 % à l’asthme, mais seulement 35 % au cancer.
À l’issue de ces 15 études nationales, le rapport passe en revue les outils qui permettent aux pharmaciens de prendre part plus activement au suivi des patients, notamment en collaborant aux dossiers médicaux informatisés. Ceux-ci se développent rapidement à travers le monde, et sont même obligatoires dans une vingtaine de pays, dont l’Albanie, l’Éthiopie, l’Indonésie, le Pakistan, le Rwanda, la Tanzanie, la Turquie et le Zimbabwe. Quasi généralisés en Europe, ils y sont en général facultatifs, sauf en Belgique, au Danemark et en Slovénie.
C’est à Singapour, mais aussi au Brésil, aux Pays-Bas et en Suède que les pharmaciens disposent de l’accès le plus complet à ces dossiers, qu’ils peuvent non seulement lire entièrement, mais aussi alimenter. Les pharmaciens britanniques et japonais doivent se contenter de résumés des dossiers, tandis que leurs confrères français, australiens, portugais, équatoriens et costaricains n’y ont qu’un accès partiel, les Français et les Portugais disposant en revanche d’un dossier pharmaceutique spécifique, non relié au dossier médical.
Dans tous les pays, les dossiers comportent avant tout des informations sur l’historique des prescriptions pharmaceutiques. Un peu moins fréquents, les résultats d’examens, les allergies et les intolérances et la liste des OTC consommés complètent en général ces données.
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