Les anti-TNF alpha ont révolutionné la prise en charge de maladies inflammatoires chroniques, allant de la spondylarthrite ankylosante aux MICI en passant par le psoriasis sévère. Mais leurs effets indésirables ne sont pas à prendre à la légère. Une étude révèle qu'ils augmentent le risque de survenue de lymphome.
L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), en collaboration avec l'AP-HP, a mené une étude sur le risque de lymphome associé aux anti-TNF alpha utilisés dans la prise en charge des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), telles que la rectocolite hémorragique et la maladie de Crohn. Elle montre que ce risque est multiplié par deux à trois lorsqu'ils sont utilisés seuls, et par six lorsqu'ils sont associés aux thiopurines.
Les thiopurines étaient déjà connues pour majorer le risque de lymphome, ce qui n'était pas le cas des anti-TNF alpha. À l'échelle individuelle, le risque d'avoir un lymphome est cependant faible et doit être mis en balance avec le bénéfice de ces traitements. L'étude s'appuie sur une large cohorte nationale de 189 289 patients atteints de MICI constituée à partir des données du système national d'information inter-régimes de l'assurance-maladie (SNIIRAM). Comparé aux études antérieures (lire notre article « abonné »), ce travail s'appuie sur un nombre bien plus élevé de patients traités par anti-TNF alpha utilisés seuls ou de façon combinée.
Publiée aujourd'hui dans le « Journal of the American Medical Association » (JAMA), cette étude a été portée à la connaissance de l'Agence européenne du médicament (EMA), des sociétés savantes concernées et de la Haute autorité de santé (HAS) afin que ses résultats soient pris en compte dans la stratégie de prise en charge thérapeutique des patients atteints de MICI.
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