LES COMMUNES d’Arreau et de Sarrancolin, dans les Hautes-Pyrénées, viennent de mettre en place un système de collecte des déchets coupants et piquants : les deux pharmacies de ces localités vont distribuer gratuitement à leurs patients, dont les traitements nécessitent des injections, des collecteurs pour jeter leurs seringues usagées. Ils vont ensuite à la déchetterie de la commune voisine de Grézian, où on leur remet un nouveau collecteur, boîtier spécialement adapté pour recueillir les seringues. « C’est une procédure qui est prévue par la loi », affirme une porte-parole du Syndicat mixte de collecte et de traitement des ordures ménagères de la vallée Aure. Une procédure que le syndicat admet avoir mise en place fort tardivement au regard des obligations légales relatives aux déchets d’activités de soins à risque infectieux (DASRI). Ces obligations ont commencé dès 1997 et se sont enrichies au fil des ans jusqu’au dernier décret, celui du 28 juin 2011, qui organise plus précisément celles des pharmaciens dans ce domaine.
L’initiative est peut-être tardive, mais elle a le mérite d’exister. Son avantage est qu’elle est gratuite pour les acteurs concernés, au premier rang desquels les pharmaciens et les patients, puisque le coût est supporté par la collectivité. Le syndicat du plateau de Lannemezan, également dans les Hautes-Pyrénées, a une expérience plus ancienne puisqu’il a mis en place une initiative comparable dès 2005. « Cela a été un peu long à mettre en place, se souvient Céline Douzac, responsable administrative. Car il a fallu que tout le monde médical se sente concerné pour que le système soit performant. » Des efforts de communication ont été faits, mais Céline Douzac insiste sur le rôle central des pharmaciens, qui ont relayé l’information. « Sans eux, c’était impossible. » Rôle d’autant plus important que le pharmacien, en initiant le processus, permet aux patients de rester dans un circuit de santé traditionnel. Le jeu en vaut la chandelle car, une fois les process rôdés, la diminution des seringues usagées trouvées dans les ordures, et par conséquent des risques pour les agents chargés de collecter ces ordures, a été considérable.
Le nouveau décret qui a rendu obligatoire la collecte de ces déchets en l’absence de filière de collecte de proximité, est pour Céline Douzac l’occasion de faire une « piqûre de rappel » en quelque sorte. Et pas seulement à l’égard des patients, mais aussi des élus qui ne se sont pas impliqués dans des démarches analogues. « La population concernée va se fournir hors zone, c’est-à-dire dans des communes qui sont organisées comme la nôtre, il nous est difficile de les refuser, mais cela a un coût élevé, et nous n’avons pas à nous occuper de déchets de communes avoisinantes », estime Céline Douzac. La responsable se dit également intéressée par la création en février dernier de l’association DASTRI, l’éco-organisme qui sera chargé de la filière. Son expérience dans les autres filières de collecte et de recyclage lui permet d’espérer qu’un tel organisme permettra de trouver de nouvelles solutions qui, peut-être, réduiront le coût de ces différents process.
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